Quai 0

L'exposition de Saint-Léonard de Noblat

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Quai 0 L'exposition de Saint-Léonard de Noblat

Transcription :

Saint-Léonard de Noblat c'est une commune de la Haute Vienne, dans la région du Limousin, nous sommes à 30 km environ de Limoges. Je vous avais déjà emmené dans cette commune dans un précédent numéro d'Aiguillages consacré au musée Historail, nous avions alors découvert ses collections, et son grand réseau à l'échelle 0. De fait, Historail est le siège de la délégation régionale du Cercle du Zéro, association nationale organisatrice de l'exposition "Quai 0". Le principe est de réunir tous les deux ans en un lieu différent, les modélistes pratiquant cette échelle. Cette année ils sont une centaine à avoir fait le déplacement pour venir présenter leurs réseaux au public, sans compter les zéroïstes qui sont venus d'un peu toute la France pour les découvrir. La manifestation était ouverte au public qui est venu de Limoges et de ses environs tout au long du week-end. Quand à moi je vais vous présenter aujourd'hui l'exposition en générale, et je reviendrais plus longuement sur quelques réseaux en particulier qui feront l'objet de reportages diffusés au cours de la saison prochaine d'Aiguillages. Didier Prédhomme est l'une des chevilles ouvrières de l'organisation de cette exposition.

C'est plus qu'une exposition : au départ, ce qu'on a souhaité, c'est faire une sorte de réunion des membres du Cercle du 0, autour de réseaux, autour d'artisans du secteur marchand, de facon à ce que les membres puissent se rencontrer, discuter, échanger, il y a des ateliers de présentation. C'est une exposition qui se tient tous les deux ans, et qui est itinérante, la première a eu lieu à Pacy-sur-Eure en 2014, nous avions 200 m2 et là nous en avons 1600, avec une qualité encore supérieure à ce qu'on avait présenté. Je ne sais pas où sera présentée l'exposition Quai 0 2018, puisque ce sera obligatoirement dans une autre région, mais la structure même du cercle nous permet d'avoir une exposition itinérante qui est appuyée sur les sections régionales, le Cercle du 0 étant dispatché en sections régionales, ici c'est la section Limousin et le musée Historail de Saint-Léonard qui nous a fortement aidé au niveau des contacts locaux, il faut souligner également la forte implication de la municipalité, puisque les locaux ont été mis à notre disposition, une partie des hébergements, ce qui est indispensable, parce qu'une telle exposition est financée par le Cercle. C'est-à-dire que les recettes ne compensent pas les dépenses, peut-être que dans l'avenir la tendance s'inversera, mais pour l'instant le Cercle finance cette exposition pour justement faire un regroupement mais pas que du Cercle, de tous les gens qui pratiquent le train à l'échelle 0 et je dirais a tous les gens qui pratiquent le train, et tous les gens qui aiment le chemin de fer. On a des visiteurs qui vennent du Nord, de l'Alsace, de la Normandie, on a des gens qui sont venus de Marseille, du Sud Ouest, on a des anglais, donc on a des personnes qui viennent de toute la France et même de l'étranger, c'est un peu ce qu'on a recherché.

La date de l'exposition était attendue avec impatience par beaucoup des amateurs de cette échelle, car tout au long des derniers mois, certain ont pu passer commande à des artisans d'un élement de décor destiné à venir embellir leur réseau, de matériels roulants ou de petits accessoires achetés auprès de la boutique du Cercle du Zéro. On commande sur internet, et on vient prendre livraison de son colis à Quai 0.

Le Cercle du 0 a une boutique qui permet aux membres du Cercle d'acheter des choses qu'on ne trouve pas dans le commerce. Le but de la boutique n'est pas de faire concurrence au secteur marchand, ce n'est pas du tout ce qu'on souhaite, mais des choses comme des tampona, des attahces, des essieux, on a des traverses d'attelage, qui sont vendus uniauement à nos membres. La boutique est présente à Quai 0, mais les artisans sont, il faut le souliger, tous des amis, il n'y a pas vraiment de scission amateur/artisan, on a beaucoup d'amis, et les membres ont passé des commandes et viennent récupérer leur matériel ici. Ce qui est un énorme avantage pour le matériel roulant, c'est que les réseaux sont mis à disposition, la belle locomotive qu'on vent d'acheter, on va la poser sur un réseau, c'est merveilleux, c'est un peu le concept de l'exposition. On regrette de ne pas avoir de firme artisanale de plus grand renom, la plupart ne nous ont pas répondu négativement, mais pour des raisons de calendrier, ils n'ont pas pu venir. Je pense que dans les sessions futures, on va avoir des gens comme Fulgurex, les maquettes, c'est un peu notre ambition d'arriver à regrouper tous ces gens.

Le Cercle compte pas loin de 400 membres et ce chiffre est en constante progression ces derniers mois, pour autant le 1/43ème reste une échelle peu connue et peu pratiquée.

L'échelle 0 est une échelle peu pratiquée, pour différentes raisons : certains vont mettre en avant le prix, ce qui est faux. Il est certain que dans le commerce, vous aller trouver du matériel cher, mais c'est valable dans tous les domaines du modélisme, mais il y a également des modèles facilement accessibles, et il y a la possibilité de construction intégrale. Le principal écueil que rencontre le 0, c'est le problème de la place, parce que la personne qui est un peu ambitieuse, qui veut se faire un réseau en double voie avec une gare de passage en 0, ça demande de la place. Néanmoins, on peut se rendre compte à travers l'exposition qu'il y a des petits show cases, des modules qui permettent de jouer, et j'insiste sur le terme jouer qui est parfois rarement employé par les modélistes, mais moi je suis désolé, on joue aux trains, n'en déplaise aux puristes, et des petits modules permettent de jouer en faisant des manœuvres, surtout maintenant qu'il y a la digitalisation. C'est un peu plus délicat en anlogique, mais en digital on se régale. C'est une des raisons pour laquelle le 0 est peu connu, et ensuite on en voit fort peu sur les étalages des magasins. On essaye d'entreprendre une démarche pour faire venir des jeunes dans le 0, quand on dit des jeunes, ce ne sont pas des jeunes de 14-15 ans, ce sont des jeunes plutôt autour de la trentaine, sachant que les jeunes ne viendront au 0 qu'au travers de structures existantes, c'est-à-dire des clubs, parce qu'un jeune qui va vouloir faire du 0 va acheter une machine qui va lui coûter un petit peu, il va acheter des rails qui vont lui coûter un petit peu, il faut avoir la place pour monter son réseau, c'est long et c'est parfois décourageant. Dans une structure associative, les portes sont ouvertes, les voies sont ouvertes au matériel, le gamin va pouvoir venir avec sa locomotive et ses deux wagons, il va pouvoir les faire rouler. On insiste beaucoup sur le support des sections associatives qui ont des réseaux en 0, il y en a quelques-unes, et il y a des amateurs, des membres du Cercle, dont beaucoup sont passés dans Aiguillages, qui ouvrent également leurs portes aux gens pour faire leurs premiers pas dans le 0, et c'est la solution la plus facile pour arriver à ouvrir ce type de modélisme aux plus jeunes. Mais il faut savoir que c'est le principal problème, sachant que dans l'enseignement, de moins en moins les jeunes suivent des enseignements manuels, donc les portes de la construction intégrale, dans des matières genre laiton, ou avec de la mécanique un peu compliquée c'est plus difficile à aborder, et c'est égalemeent un obstacle. Par contre, à l'inverse, les nouvelles techniques de découpe laser, les techniques d'impression 3D sont parfaitement accessibles à partir d'un ordinaetur, on en a fait l'expérience personnelle, on a dessiné des pièces qui sont en cours de développemet chez un ami artisan, je fais ça parce que c'est un ami qui m'a demandé de le faire. On a dessiné les pièces en 3D, on a envoyé sur un site spécialisé, 8 jours après il recevait ses pieces dans la boîte aux lettres, quasiment prêtes à monter. Donc c'est quelque chose qui peut permettre d'ouvrir les portes du modélisme aux jeunes, mais vraiment avec une autre approche, plus de tours, plus de fraiseuse, plus de perceuse à colle, la lime peut-être, pour enlever les bavures, c'est important, dans le monde du décor et du matériel roulant, il y a également quelque chose qui est très facile à accéder à partir de l'informatique, c'est la découpe laser. Il suffit de faire un dessin, tout ce qui est bleu, ça coupe, tout ce qui est rouge, ça le grave. On a fait des caisses de wagons, on peut faire des maisons, des fenêtres, des portes, et c'est toutes ces techniques modernes qui peuvent aider le modélisme en général, parce qu'il ne faut pas rester autour de notre petit train, à faire venir les jeunes chez nous, c'est la démarche qu'on essaye d'avoir.

Une démarche qui semble porter ses fruits puisque l'on pouvait croiser dans les allées de Quai 0 ça et là quelques-uns des nouveaux membres du Cercle, dont certains avaient même franchi le pas qui leur permet de passer de spectateur à exposant.

C'est ma premiere exposition, je suis un amateur complet, je suis débutant à 1000%, et c"est un rêve; j'ai concrétisé en peu de temps avec ce petit module, purement imaginaire; parce que j'adore les petits trains de chantier, les petits trains de la France profonde; je suis originaire de Bourgogne et proche de la Seine-et-Marne donc on a quelques petits réseaux de voie betteraviers et puis des sablières, notamment, et donc j'ai toujours été attiré par ces petits trains de chantier. Je me suis lancé à faire ces deux modules, je suis venu à cette exposition parce que je fais partie du Cercle du 0 mainenant, et je suis surtout venu pour apprendre, glaner un maximum de conseils, et de progresser surtout. Je suis ravi parce que j'ai eu un très bon accueil, et je vais repartir avec plein de conseils, je vais progresser pour les prochaines expositions.

Et des projets d'expositions et de nouveaux modules Gérard en a déjà plein la tête. Gageons qu'on le croisera de nouveau dans de prochains reportages d'Aiguillages.

Pour conclure celui-ci et pour rassurer ceux qui s'inquiéteraient du désintérêt des plus jeunes pour le train voici le témoignage de Jules, un jeune Aiguillonaute qui visiblement était ravi de sa visite de l'exposition.

J'ai vu des trains, des automoteurs autorails, et j'ai vu des motrices, des trains à vapeur avec des wagons, j'ai vu des trains de marchandises et puis j'ai vu des maquettes, des beaux trains et j'ai vu même des autorails, des vrais autorails avec le "Rochefoesberg".

Dans son enthousiasme Jules voulait parler des attelages Scharfenberg, les attelages rapides qui équipent notamment les TGV.

La semaine prochaine dans Aiguillages, je reviendrais dans un endroit que je vous avais fais partielement visiter l'an dernier, il s'agit du musée privé de Jean-Claude, un collectionneur qui pratique justement l'échelle 0, et qui a installé dans un batiment dédié deux grands réseaux, le premier au rez-de chaussée que nous avions visité dans ce précédent numéro d'Aiguillages, mais il nous en reste un encore plus grand, à découvrir au premier étage.

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