L'Amicale Vapeur d'Avully

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L'Amicale Vapeur d'Avully

Transcription :

Avully c'est une commune du canton de Genève, ou l'AVA s'est installée il y a une 30 aine d'années, dans les sous-sols d'un immeuble ou elle a aménagé un réseau tour de pièce dans un local de 70 mètres carrés. Le circuit principal est composé d'une double voie installée sur une plateforme à hauteur de la ceinture. On entre dans la pièce grâce à l'escamotage d'un pont, mais si des circulations sont en cours lorsque vous arrivez, hé bien tant pis, il vous faudra faire preuve d'un peu de souplesse et vous faufiler par dessous. Une partie du matériel roulant, des rames composées de voitures ou de wagons est stationné à un niveau -1 sous la gare. Pour rejoindre le niveau principal, la pente est sévère, et seules quelques grosses machines dotées de plusieurs essieux moteurs peuvent l'a franchir en tirant un convoi. La plupart du temps, ces rames sont remontées à la main, par les modélistes. Enfin, au centre de la pièce, a été aménagé un dépôt ou peuvent stationner les locomotives des membres, en attente de leur mise en chauffe. Tout un espace est dédié aux différentes tâches auxquelles il faut se livrer avant de pouvoir allumer le foyer des locomotives. A commencer par le graissage, étape essentielle pour éviter toute casse, ou plus simplement toute usure prématurée du matériel.

Une première étape de graissage par-dessous, pour les axes.
- Les axes des roues ?
- Pour les axes des roues, oui. Celles-ci sont remontées sur roulement, c'est directement métal sur métal. Après on peut la remettre sur les rails et continuer le graissage de leur gainage. Il ne faut pas en mettre trop ; parce qu'évidemment la contrepartie est sur les rails. Un petit coup d'un côté, un coup de l'autre, ce qui fait qu'après, avec 0.5 bars, elle commence déjà à rouler. C'est vraiment important.

La machine que Jean-Pierre met en chauffe est une Betty. Ce sera un peu la vedette des circulations de ce début d'après-midi sur le circuit de l'Ava, car plusieurs membres de l'amicale ont fait l'acquisition de ce kit de chez Regner.

Achetée en kit, ça veut dire vraiment toutes les pièces. Il y a des vis de 1.8 mm de diamètre, j'en ai cassé une, il a fallu repercer, l'enlever et en remettre une autre. On serre tout ça avec des clés qui sont fournies, qui sont vraiment petites, et après il y a des modifications qu'on peut faire, comme j'ai eu l'occasion de faire des modifications sur celle-ci, de rajouter une hotte à l'arrière, qui sert à stocker l'électronique en radiocommande, et j'ai rajouté un wagon qui est aussi un kit Regner, dans lequel j'ai mis la ? pour la télécommande. Le wagon a été vieilli par rapport au kit qui arrive neuf, il est blanc.

A cette échelle, les locomotives sont le plus souvent radiocommandées, ce qui apporte un plus indéniable pour la maniabilité de ces machines, même si au moment de l'assemblage du kit, son intégration apporte quelques contraintes supplémentaires.

Au montage, la radiocommande complique un peu évidemment, puisqu'il faut arriver à loger les cerveaux, si je montre dessous : on a à l'arrière le cerveau qui commande l'avant/l'arrière, et le cerveau qui va être monté là pour commander le frein. Ici, on a la vanne qui fait le changement de sens, il y a le sifflet qu'on peut apercevoir en dessous, et dedans : il y a ici le cerveau qui sert à faire la commande de vapeur, derrière il y a le cerveau qui est caché, qui sert à faire la commande du sifflet. Donc dedans, on a le réservoir de gaz, le manomètre... Pour le niveau d'eau, dans le club on a mis en place certaines nouveautés, du style d'avoir comme sur les vraies le quadrillage du niveau, pour voir la déflexion qui se fait dès qu'il y a un niveau d'eau.

Regardez aussi les lanternes de cette petite Betty. Parmi les améliorations que Jean-Pierre a apporté au kit de départ, il a bricolé des lampes de décoration de table, imitation bougie, pour obtenir cet effet de scintillement. Leur éclairage est déclenché par la manipulation de la commande du sens de marche de la locomotive.

Cette petite Betty assurera plusieurs services dans l'après midi. Entre deux passages au dépôt ou elle refera le plein d'eau et de gaz, elle déposera ses wagons betteraviers, pour prendre en charge un autre type de convoi. Un wagon à voie normale. Pour qu'il puisse circuler sur une voie à écartement réduit, il a été placé sur des lorrys.

Pendant que la machine de Jean-Pierre profite de sa demie-heure d'autonomie en gaz pour faire à plusieurs reprises le tour du réseau, c'est au tour de Sébastien de préparer sa machine.

Je vais mettre l'huile de cylindre, pour assurer la lubrification lors du fonctionnement. Pour le moment, elle est froide, je ne sais pas si vous avez filmé mais on voyait que c'était très épais, c'est très visqueux, elle devient beaucoup plus fluide au moment où elle chaude. Maintenant, je vais remplir d'eau, la chaudière est actuellement vide, je vais la remplir d'eau en regardant le niveau. Maintenant, il faut que je fasse le plein de gaz. Avec l'huile, l'eau et le gaz, on a tout.

1 décilitre d'eau et 1 décilitre de gaz suffiront à faire le plein de cette machine. Il reste à ouvrir la boîte à fumée et à introduire une flamme.

C'est bien dans le fond de la chaudière, on entend le bruit caractéristique, Il faut faire attention que la flamme ne se consume pas dans la boîte à fumée, sinon tout se met à griller ici autour, et ça ne chauffe pas l'eau. En fait, on regarde au fond, et là on voit la flamme tout au fond. Ça, c'est un bruit rassurant. Quand on voit la flamme juste devant voire ici, c'est que ça va mal, ça veut dire qu'il faut réduire la flamme, elle va au fond, et après on peut remettre de l'essence.

Mais pour l'heure, tout va bien, il reste juste à patienter environ 5 minutes pour que la pression monte jusqu'à un maximum de 3 bars.

Comme cette machine est relativement simple, elle ne possède pas de purgeur. Lorsqu'elle effectue ses premiers tours de roues, il reste encore un peu d'eau dans les cylindres, d'où ce bruit caractéristique qui disparaîtra bientôt.

L'écartement pratiqué à l'AVA est le 45 mm, un standard pour les modélistes qui s'adonnent aux joies du train de jardin ou à celles de la vapeur vive que cela soit en intérieur, ou à l'extérieur.

Le 45 mm est un écartement qui est très répandu entre autres par ceux qui font du LGB, qui est un train électrique de jardin, qui est très facilement installable, aussi bien à l'intérieur qu'à l’extérieur. Là, plusieurs associations ou clubs se sont créer pour faire de la vapeur vive sur l'écartement de 45 mm. Sur cet écartement de 45 mm, il y a en règle générale 3 échelles de réduction, c'est-à-dire que les gens choisissent de reproduire ou d'acheter des locomotives qui résultent de reproductions de locomotives à voie normale, alors ça va donner une échelle de réduction de 1/33 ème pour aller sur le 45 mm. La voie normale fait 1435 mm, on la divise par 32 et on arrive à 45 mm. C'est le matériel SNCF, CFF, donc toutes les lignes européennes. Ensuite, un autre écartement : c'est ce qu'on appelle la voie métrique. Cette voie métrique fait 1 m, elle est très utilisée en Suisse par les chemins de fer secondaires et par les tramways, entre autres. Lorsqu'on veut la mettre sur du 45 mm, on la divise par 22, c'est donc l'échelle du 1/22 ème. Et puis la 3e possibilité qu'on rencontre, c'est des modèles reproduisant de la voie étroite, cette voie étroite est très connue en France, étant la voie de Couville, en 600 mm ou en 500 mm. On la divise par 16 pour arriver également sur du 45 mm.

Jean-Pierre est un passionné de vapeur vive, qu'il pratique y compris sur de plus grandes échelles, il est l'un des membres fondateurs du Swiss Vapeur Parc, mais à l'AVA, dont il est devenu président, il est un ardent défenseur de la pratique du 1/22 ème.

A l'origine, les personne qui ont créé ce club étaient partis pour reproduire des locomotives à voie normale, ce qui a donné une échelle de 1/32 ème. Tout le réseau a été conçue d'une manière assez fidèle, pour du 1/32 ème. Lorsque je suis arrivé dans ce club, à la fin des années 1998-199 environ, on s'est rendus compte que les amateurs pratiquant du 1/32 ème avaient une tendance à diminuer, tout simplement parce que le matériel est relativement cher. C'est essentiellement la marque Aster qui produit ces modèles au 1/32è, on trouve quelques marques allemandes, mais en règle générale ces locomotives sont très cher, et ce n'est pas à la portée de tout un chacun, d'un ouvrier ou d'un employé. Et par contre, le 1/22 ème est beaucoup plus répandu : les constructions sont plus simples, les modèles sont moins détaillés, sont moins recherchés dans la finition, mais on trouve facilement des modèles dans une gamme de prix qui commencent entre 700 et 800 €, alors que quand on parle Aster, il faut rajouter au moins un 0 pour avoir au moins un petit modèle qui n'est encore qu'un kit, qui nécessite quand même 50 à 80 heures de travail.

Problème, le 1/22 ème est par définition un peu plus gros que le 1/32 ème, il a fallut par conséquent adapter le réseau pour qu'il puisse recevoir ces nouvelles machines au gabarit légèrement plus encombrant. Le plan de voies n'a pas eu à être retouché, en revanche, un tunnel qui se trouvait juste après le passage du pont amovible permettant d'entrer dans la salle a du être sacrifié. Il s'est transformé en une longue tranchée. Parmi les locomotives de sa collection, il en est une que Jean-Pierre affectionne particulièrement. Il s'agit de la reproduction d'une 131 T Alco. Une locomotive qui a notamment été utilisée par l'armée pendant la 1ère guerre mondiale, d'où sa couleur gris artillerie. Un exemplaire de cette machine est conservé en France, et classé monument historique.
Celle de Jean-Pierre, tire un petit convoi de wagons Decauville, en cours de finition.

Si Jean-Pierre est un adepte de l'échelle 1/22 ème, c'est non seulement pour les raisons qu'il a évoqué plus tôt, mais également, parce que ces modèles peuvent être plus facilement commandés par radio, ce qui permet d'en faciliter la conduite dans un jardin notamment. Mais le 1/32 ème a aussi ses partisans, et ses avantages. Il permet la reproduction de locomotives à voie normale, suffisamment puissantes pour pouvoir tracter des convois de 20 à 25 kilos.

Là, on est au 1/32 ème. Ça, c'est une loco allemande de train de marchandises, qui en réalité à été construite à 958 exemplaires, c'est la série 44 des chemins de fer allemands, puissance 1910 chevaux, 3 cylindres, le modèle a aussi 3 cylindres, c'est en expansion, ça tire 150 essieux. Je vais juste attendre que l'alcool soit...on le voit couler là-dedans, mais tant que les godets ne sont pas remplis ça sert à rien d'allumer.
Voilà, c'est parti, on voit là dans le miroir que ça brûle. Ça permet d'abord d'allumer depuis dessous, et puis ensuite ça permet de contrôler : là si je mets comme ça on voit beaucoup mieux, ça me permet de voir comment le feu se comporte.

La deuxième partie de cette après-midi passée à l'AVA, sera ainsi consacrée aux circulations de différentes compositions tant voyageurs que marchandises, à l'échelle du 1/32 ème. Comme le local n'est pas très grand, les modélistes se sont relayés au fil des heures, pour assurer le spectacle. En fin de journée, c'est Didier qui est arrivé avec une locomotive Chaix pour clore l'après-midi. Des machines aux embiellages très particuliers, toujours très prisées par les modélistes.

La semaine prochaine, retour en France, nous irons par procuration dans les Pyrénées, puisque Aiguillages sera consacré au Train Jaune, au travers de l'évocation qui en était proposé par différents clubs, au Ramma 2015.

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