Bolormaa Mashbalgir

Un réseau de Luc de Martelaer

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Bolormaa Mashbalgir Un réseau de Luc de Martelaer

Transcription :

Luc De Marterlaer et son épouse Régine ont réalisé il y a quelques années un voyage en Mongolie, dont ils sont revenus des étoiles plein les yeux,et l’envie de partager leurs découvertes, autour d’un réseau. Mais comment retranscrire ce sentiment d’immensité perçu sur place sur seulement quelques centimètres carrés de réseau ? C’est ce que Luc va vous expliquer dans le reportage qui va suivre
Le dernier réseau créé par Luc de Marterlaer tient sur quelques centimètres carrés et est abrité sous une Yourte, quoi de mieux pour cette invitation au voyage au travers des steppes Mongoles et du désert de Gobbi ? Quelques centimètres carrés seulement, 4 mètres de voies, un long train de marchandises faisant le voyage de Pékin à Moscou via la nouvelle route ferroviaire de la soie et nous y voilà.

Oulan Bator, à vol d'oiseau, c'est à un peu moins de 7000 km de la France ou de la Belgique d'où Luc et Régine sont partis. Une 30 aine d'heures de voyage tout de même, d'abord en voiture jusqu'à l'aéroport de Dusseldorf puis en avion jusqu'à Pékin et enfin la capitale Mongole. Largement le temps de se préparer à la nouvelle dimension dans laquelle on entre, lorsque l'on vit en occident et que l'on visite pour la première fois ce pays.

La Mongolie, c’est grand comme six fois la France, et il y a 3 millions d’habitants, dont deux à la capitale ! Donc il reste 1 million d’habitants pour un pays grand comme six fois la France. La Mongolie à de tout le temps été un pays fort peu peuplé. On peut rouler toute une journée, sans croiser personne. Et puis quand on croise un camion, c’est pas qu’on le croise ! On s’arrête ... et on commence à parler avec, parce que c’est tellement chouette de rencontrer enfin quelqu’un, qu'on ne peut pas faire autrement que de s’arrêter et de commencer à parler. Il y a peu de monde donc les gens sont extrêmement hospitaliers, on est toujours super bien accueilli et ça nous est arrivé plusieurs fois d’être accueilli chez des gens, et de dormir dans des yourtes et ça c’est très très chouette aussi. En deux mots une yourte, c’est une structure en bois autour de la laquelle il y a une tente en feutre et c’est très chaud et très confortable et très sec et alors il y a une sensation très agréable à cause du fait que c’est rond et on à l’impression que l’on est dans un œuf. C’est une sensation incroyable je recommande si vous avez l’occasion de dormir dans une yourte faites le !
Le réseau ne mesure qu'un mètre vingt de diamètre, alors plutôt que de chercher à reproduire exactement l'un des endroits traversés, Luc à fait le choix de proposer une forme de condensé de ce qu'il à perçu de la Mongolie.

Il y a trois bandes de paysages. Le nord ce sont des forêts de boulots, le milieu c’est de la steppe, c’est ça, et le sud c’est le désert de Gobi. Le voyage que l’on a fait. On est parti vers le sud, vers le désert, donc on l’a traversé, on l’a vu et puis on est revenu la deuxième ville de Mongolie Karakorum. Oui ça existe vraiment, sauf que c’est pas quand même une reproduction hyper fidèle. J’ai repris un certain nombre de gimmick et je les ai assemblé dans ce réseau. Au niveau des détails, c’est pas très compliqué. Ol fallait trouver du matériel roulant, trouver des camions et du matériel roulant. Mais ça, c’est pas compliqué parce que il y a eu ce matériel là, en Allemagne de l'Est, avant la chute du mur. Quand le mur est tombé, le matériel s’est retrouvé dans la DB et les fabricants de modèles réduits les ont modélisé. Donc on trouve les camions chez Bich ou chez Herpa. Pour les locomotives on les trouve chez Fleischmann, ou chez Brava. Les yourtes n'existent pas en modèles réduits évidemment, donc c’est une petite âme en stirodur, taillée à la bonne forme et drapée d’une lingettes. Et alors il y a ce truc là, que j’aime bien raconter, ça s’appelle un ovoo ca s’écrit o.v.o.o. Les Mongols sont animistes, ils croient aux esprits. Il y a des esprits ici là et un peu de partout, et notamment comme c’est un peuple de nomades, dans des endroits sur la route. Donc à un carrefour, à un col, à un gué ... il y a un esprit. Et donc il faut rendre un hommage à l’esprit et l'ovoo c’est une espèce de prière collective, on dépose un petit cadeau pour l’esprit sur l'ovoo.
C'est la somme de tous ces petits détails soigneusement disposés sur le réseau qui crée cette atmosphère tout à fait particulière et propre au pays, mais le plus difficile à restituer sur quelques centimètres carrés seulement, c'est le sentiment d'immensité et de vide qui a le plus marqué Régine et Luc. Le modéliste a eu recours à 3 différentes techniques pour le retranscrire ce ressenti sur son réseau

La première des techniques que j’ai utilisée, c’est ce que l’on appelle la perspective forcée. Les objets qui sont à l’avant-plan sont plus gros que les objets qui sont à l’arrière plan. Mon avant-plan est en HO et mon plan moyen est en N. Il y a un petit camion là, qui est juste 20 cm derrière celui-là, mais il donne l’impression qu’il est beaucoup plus loin. Donc ça c’est la première de ces techniques. La deuxième, c’est l’utilisation des couleurs. L'avant plan est dans des couleurs plus claquantes que l’arrière plan. Le plan moyen qui est empoussiéré et sur l’arrière plan j’ai pulvérisé à l’aérographe du gris bleu, pour carrément estomper l’arrière plan et pour donner l’impression qu’il est au lointain, où il y a toujours du brouillard. Et la troisième technique qui a été utilisée ... c’est en fait, quand tu as un module rectangulaire, il y a un angle. Tu vois que c’est là que ça se termine. Pas d’angle, c’est pas de limite ! Donc c’était utile et productif de faire un arrière plan. Alors on s’est retrouvé alors avec un réseau en forme de tambour finalement, et c’est après ça que Régine a pensé que l'on pouvait en faire une yourte. Donc c’est vrai que c’est sympa de voir cette yourte de loin, mais c’était pas la première idée. C’est une idée qui est venue après coup.

Une idée qui est particulièrement la bienvenue et qui donne une touche d'originalité tout en étant parfaitement dans le ton. Une fois la conception du réseau terminé, Luc restait néanmoins sur un sentiment d'insatisfaction. Si comme dans la vraie vie, il y a plus de paysages que de trains sur son réseau, sur les 4 mètres de voies posés, seuls 60 cm étaient visibles aux yeux du public. Luc à donc eu l'idée de découper une petite fenêtre pour que l'on voit un peu plus le train, et en même temps en profiter pour représenter une autre partie de la Mongolie qu'il a traversé, le désert de Gobbi. Seul petit regret Régine et Luc ont constaté sur place que l'attrait de la ville et de la sédentarisation conduisaient a la réduction du nombre des éleveurs nomades et des caravanes, et à la perte de beaucoup de savoirs traditionnels. Mais ils le reconnaissent volontiers, c'est sans doute fort regrettable, mais c'est la marche de l'histoire. Voilà une nouvelle preuve s'il en était encore besoin que le modélisme ferroviaire, c'est beaucoup plus que le plaisir de faire tourner des trains en rond, et que cela peut nous entraîner très très loin … à la découverte du monde.

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