Castres 2024
Compte-rendu de l'exposition
Castres 2024 Compte-rendu de l'exposition
Transcription :
Une exposition de modélisme ferroviaire dans le sud-ouest de la France. C'est assez rare pour être souligné.
Et pour que j'y sois allé tourner un reportage.
Elle se déroulait à Castres, dans le Tarn.
Et comme il se doit, accent légèrement chantant, bonne humeur et humour étaient au rendez-vous.
Que nous avons des êtres venus d'ailleurs qui font connaissance avec les habitants de Bretagne. Nous avons ceux qui sont pour... Et puis nous avons quand même comme nous sommes en France... Des opposants !
Pour certains, les mondes miniatures restent le dernier espace de liberté où tout est permis ou presque…
Bon, le monsieur qui va... Qui a envie de payer actuellement 45 € d'amende parce que maintenant, c'est interdit !
Pour d'autres, c'est le moyen de ne pas oublier ses racines.
Moi, je suis Auvergnat de Paris et je suis attaché à une ligne qui s'appelle.
Bort-les-Orgues – Neussargue.
Quelques-uns s'inspirent de pratiques venues d'outre atlantique.
On joue comme à l'Américaine avec des cartes-wagons et ce qu'on appelle des « way bill » qui vont nous permettre de dire le wagon arrivant... arrive ou vide ou chargé, doit aller à tel endroit sur le réseau.
Tandis que d'autres font dans la vulgarisation ferroviaire.
Alors on va faire du garnissage, enfin montrer aux gens ce qu'est le dégarnissage à travers les maquettes.
Le train, c'est aussi l'histoire, le plus souvent très brève, de ces petits tortillards qui irriguaient dans l'entre deux guerres tout le pays, laissant des traces sur le terrain et dans bien des mémoires.
Il y a deux ans, j'ai décidé de commettre un livre sur des moments de l'intérêt local de l'Hérault que je n'ai pas connu, auxquels j'aurais aimé assister.
Toutes ces voies mènent au modélisme ferroviaire et l'exposition de Castres était là pour démontrer une nouvelle fois, s'il en était encore besoin, que la passion du train peut s'exprimer sous de multiples facettes.
Prêt pour la visite ? Alors bonjour et bienvenue dans Aiguillages !
Il y avait à Castres en ce dernier week-end d'octobre matière à se régaler une nouvelle fois. Je n'aurai dans ce reportage, pas plus que dans les autres comptes-rendus d'expositions précédents, la prétention de vouloir absolument tout vous montrer de ce qu'il était donné de voir sur ce salon, mais comme vous en avez certainement l'habitude maintenant, je vais privilégier les réseaux et les modélistes que je n'ai pas encore eu l'occasion de vous présenter dans Aiguillages ou ceux qui se font rares. Une petite nouveauté cependant à l'intention de ceux qui soutiennent Aiguillages en ayant souscrit à l'option Première Classe sur le site www.aiguillages.eu ou qui sont devenus membres de cette chaîne via Youtube, vous retrouverez une version longue de toutes les interviews que je vous propose dans ce numéro, si vous souhaitez prolonger le plaisir de la découverte.
Castres, certains d'entre-vous le savent peut-être, c'est le fief d'une pratique assez particulière du modélisme ferroviaire, qui a le mérite d'être accessible au plus grand nombre. Il s'agit des « Modulinos » contraction des mots « module » et « domino », une forme de modélisme ferroviaire qui s'est développée autour du club local, le Rail Miniature Castrais.
Les Modulinos sont nés dans une discussion dans une voiture entre François Fontana, François Fouget et deux Castrais, Michel Viers ... Et … je me souviens plus du quatrième, je suis désolé... Et c'est parti de là, d'une idée de mettre des modules les uns après les autres. Et voilà ce que ça donne un ensemble... Donc il y a beaucoup de Modulinos Castrais, mais il y en a d'un peu partout de la France.
Ils mériteraient certainement tous qu'on s'y arrête. Un par un, ça va faire beaucoup ! Tu nous en montres quelques-uns qui te paraissent quand même aller, sortir un peu du lot, être un peu nouveau ou avoir un intérêt particulier ?
On va se diriger vers la porte des étoiles, c'est vraiment l'un des plus beaux !
Nous sommes là, devant la porte des étoiles fait par un adhérent du Rail Miniature Castrais de Bretagne. Donc, nous voyons que nous avons des êtres venus d'ailleurs qui font connaissance avec les habitants de Bretagne. Nous avons ceux qui sont pour les extraterrestres. Et puis nous avons quand même comme on est en France, des opposants.
Bah, sinon ce n'est pas drôle !
Donc nous avons un dolmen, bien sûr, un vrai dolmen qui représente vraiment le vrai dolmen, et nous avons la porte des étoiles que nous allons faire fonctionner. C'est comme dans Stargate, ça cherche le code. Donc la porte cherche le code pour faire ouvrir la porte. Les chevrons s'allument un par un. Donc, là, ça fait bleu ça montre... Et voilà !
Et qu'y a-t-il derrière la porte ?
La galaxie des lapins, que l'on retrouve juste à côté, qui vient d'une bande dessinée faite par un Breton.
Excellent !
Cousin du membre qui a fait le module.
Ensuite, nous avons un concert, donc nous sommes toujours en Bretagne avec des marques, bières locales bretonnes que seuls les Bretons connaissent. Donc, là, nous avons le concert breton, le vrai de vrai. Et comme on n'est quand même pas que Bretons, nous avons une deuxième partie un peu plus rock. Ensuite, nous avons le pont transbordeur, le pont roulant, qui a vraiment existé entre les années 1873 et 1923. Le mécanisme, le vrai mécanisme qui actionnait une pompe qui faisait tourner le treuil, mais qui malheureusement s'est cassé durant l'exposition.
Et je voudrais vous montrer quelque chose ...
Tu as les tournesols... Alors, il faut rester un moment. Les tournesols tournent vraiment avec le soleil. Donc, là, tu vas les filmer maintenant et tu verras que dans deux trois minutes, ils n'auront pas la même position.
Il y a un train qui arrive. Là, tu as quelqu'un qui coupe son arbre...
L'arbre tombe sur la voie... Pas de chance évidemment ! Mais voilà, il a toujours quelqu'un qui veille. Regarde le train... Tu vas voir, le train arrive... Et comme la sécurité prime avant tout... Le train s'arrête.
Ici, nous avons le rouleau compresseur qui fait son travail, toujours pareil. Je vais ouvrir les barrières... Je sais plus où c'est ! Ha voilà ! Et comme il y a le train qui arrive, je ferme. Et là, comme le train est passé, hop, on peut ouvrir les barrières. Chaque concepteur de Modulino met sa petite touche et rajoute des petits gadgets cachés comme ça.
Donc, là, tu vois, les tournesols ont tournés depuis tout à l'heure...
Au club de Castres donc la fabrication de Modulinos continue ? Il y a des gens qui en fabriquent de nouveaux ?
Oui, oui, nous avons Nicolas, un jeune adhérent, qui a fait son Modulino, il va nous le montrer. Chacun arrive et fait un Modulino. Personnellement, moi, je ne l'ai toujours pas fait, mais après les jeunes qui arrivent font leur Modulino. Nous avons deux nouveaux adhérents qui ont fait chacun des Modulinos.
Dis-moi déjà pourquoi tu t'es mis à faire des Modulinos. Qu'est-ce qui t'a donné envie de t'y mettre ?
Je trouve bien que chacun fait son propre module et après en exposition on se raccorde tous et ça fait un joli réseau. Je trouve ça vraiment chouette que chacun fait son module.
Après, tu peux faire tout et n'importe quoi ?
Presque à part les faces, il faut que tous soient les mêmes, qu'on puisse se raccorder.
Mais je veux dire, en terme de décor, il y a toute liberté, il n'y a pas de contrainte ?
Non !
Donc toi, qu'est ce qui t'a motivé, qu'est-ce qui t'a inspiré ?
Ben moi, ce qui m'a inspiré, c'est surtout les deux maisons... Bon, ça, c'est une maison qui appartient à mon arrière-grand-mère et ça, c'est une maison qui appartient à ma cousine. Et dans la famille, on a une petite tradition, c'est d'aller boire la soupe à l'ail sous la tonnelle. C'est pour ça que j'ai représenté ça.
Donc, c'est une représentation très personnelle ?
Voilà, c'est ce que je trouve bien dans le modélisme, c'est qu'on peut refaire tout et n'importe quoi, même des petites traditions amicales, familiales.
Et sur celui-là alors qu'est ce qui a été fait ?
Sur celui-là, je voulais juste représenter un siphon. Après le reste, c'est juste de l'imaginaire.
Et parce que c'est important quand on fait du Modulino. La matière première, les techniques. Qu'est-ce que t'as utilisé ? Parce que le but, je sais que c'est de ne surtout rien acheter, donc il faut récupérer... Donc est ce que tu peux nous expliquer un peu, toi, comment tu as fait ?
Bah moi, je procède avec de la 3D. Je modélise avec Fusion 360 et Blender
Oui, c'est vrai que maintenant il y a aussi cette possibilité-là !
Donc tout ce qui est décor et tout ce qui est flocage etc. Tu le fais comment ?
Le flocage, j'en prends un petit peu au club.
Alors là, maintenant, je vais vous montrer la face cachée du Modulino !
Auquel le public n'a pas accès ?
Auquel le public n'a surtout pas accès !
Donc c'est une révélation !
Ça, c'est l'esprit Modulino. Et cet esprit-là, c'est quand ils se rencontrent dans les expositions où ils vivent en autarcie, entre guillemets, et ils ont besoin de rien. Venez voir, venez voir ! Donc, là, nous avons... Des agapes... Ils ne vont pas mourir de faim, ils ne vont pas mourir de soif ! C'est l'esprit Modulino !
On est rassuré pour eux !
Ils sont bien, ils ont besoin de rien. Donc voilà l'esprit... L'esprit camaraderie auberge espagnole...
Donc je retiens que pour faire des Modulinos, il faut vouloir faire du modélisme en ne dépensant pas grand-chose, mais il faut aussi être un bon vivant, sinon, ça ne marche pas !
Voilà, l'esprit camaraderie !
L'exposition s'étendait sur deux salles, dans celle dans laquelle se trouvaient les Modulinos étaient également exposés quelques autres petits réseaux parmi lesquels Canal Sec 1840 de François Fontana et François Fouger qui nous replonge dans l'atmosphère du tout début du chemin de fer dans la région de Saint-Etienne, et les établissements Alphonse de Sylvain Coste. Dans la grande salle, les réseaux étaient particulièrement nombreux. On en remarquait deux proposés par un club ayant traversé les Pyrénées pour venir à Castres. Le premier est « El Tren d'Olot », réalisé à l'échelle H0m. Souvenir d'une ligne devenue depuis voie verte qui reliait les deux villes catalanes de Gérone et Olot distantes d'une 50 aine de km. Ce train avait la réputation de partir quand il voulait et d'arriver quand il pouvait. Et puis Fuso de la Reina qui représente une gare située dans la ville de Puerto en Espagne sur une ligne à voie métrique non électrifiée, fermée en 2009. Elle était évoquée sur ce réseau à l'échelle N métrique. Mais je vais m'arrêter un peu plus longuement sur cette autre gare située dans la région du Haut-Vallespir à la frontière espagnole où l'on se rendait en train à partir d'Arles-sur-Tech, à une époque où les moyens de transports se faisaient rares dans la région. Cette ligne a fonctionné pendant un petit quart de siècle entre 1913 et 1936 assurant un important trafic de marchandises généré notamment par les entreprises textiles locales, mais aussi de voyageurs se rendant en cure à La Preste. Bien qu'à l'écartement métrique, pour des raisons techniques qui tiennent à la réalisation de deux aiguillages triples qui n'existaient pas dans le commerce en H0m, les voies de cette maquette ont été créées à partir de rails destinés à l'échelle H0 standard dont l'écartement a été modifié, ce qui a pour conséquence d'en faire un réseau à l'échelle très inhabituelle du 1/64.
Donc j'ai représenté cette ligne avec les deux types de locomotives, en fait de tramway qui existaient ? Celles de la première génération qui étaient aux couleurs du PO, le rouge et jaune, très identiques au train jaune. Et la deuxième, c'est qu'il y a peut-être eu des problèmes, ça, je ne sais pas. Par contre, on a fait la deuxième représentation, la version verte qui est la version la plus classique des tramways. Si on remarque bien, on a pas représenté les fils, mais on a une caténaire qui est très haute. Pourquoi ? Parce qu'on utilisait cette voie pour traverser les villes en utilisant les routes, ce n'était pas une voie particulière, ce n'était pas une enclave SNCF, ce n'était pas une enclave réservée. Donc de ce fait comme on l'utilisait, comme elle traversait les villes mais dans le cœur de la ville on a des photos qui le démontrent automatiquement le câble de caténaire devait être à une certaine hauteur pour ne pas être dangereux par rapport aux riverains. Si c'était trop bas, on pouvait l'accrocher, il fallait que ce soit... Il y avait des distances par rapport aux bâtiments. Donc une des exigences, c'était quand même un câble qui transportait du 6 000 volts à l'époque, parce que c'est des motrices de 350 chevaux.
On avait donc des balais de caténaires très très hauts. On l'a représenté avec quelques petites, quelques petits pieds de nez... Donc le monsieur qui va... Qui a envie de payer actuellement 45 € d'amende parce que maintenant, c'est interdit ! Là, celui-là qui va se faire verbaliser parce qu'il y a une façade avec une affiche qui est interdite en France. Je ne sais pas si vous la voyez l'affiche ? Mais à l'époque elle était autorisé. Le petit sénégalais Banania...
Oui, c'était une célébrité !
Là, on a un fallotier. Le monsieur, il est en train de monter à son échelle pour pouvoir nettoyer les vitres de son réverbère à gaz ou à pétrole. À l'époque, c'était le début des réverbères à gaz dans ces années-là. Donc, là, j'ai représenté cette scène en 1925, le 1ᵉʳ mai 1925. La raison est simple le 1ᵉʳ mai, c'était à l'époque la fête des travailleurs, n'ont pas la fête du travail, mais la fête des travailleurs. Donc le fait que ce soit la fête des travailleurs, c'était une fête plutôt locale, pas des manifestations. C'était une fête locale. Et c'est un vendredi, donc vendredi férié. Toute l'activité économique s'arrête le jeudi, donc on a beaucoup de stock de marchandises. Au mois de mai, donc ça justifie d'exposer un peu le matériel qui était vendu. Et en même temps, l'avantage, c'est qu'on est vendredi... Et ben on a le premier train qui arrive avec ses curistes et on a un deuxième train qui arrive avec la boîte aux lettres d'ailleurs et qui lui, c'est un train spécial qui arrive pour la fête locale. Donc c'est une activité qui en temps normal n'existait pas à cette époque puisque tous les jours, il y avait un train qui rentrait, faisait la manœuvre, faisait l'impasse, reculait, s'accrochait et repartait. Voilà, on n'avait qu'un train le matin, un train le midi, un train l'après-midi et enfin un train le soir. On en avait très peu !
Le réseau « La gare de Prats-de-Mollo » a été réalisée conjointement par Benoit Lehmann et son voisin d'exposition, Jean-Pierre Lescure, auprès duquel je vais m'arrêter maintenant.
Moi, je suis Auvergnat de Paris et je suis attaché à une ligne qui s'appelle Bort les Orgues – Neussargue. Je suis parfois séduit par un détail, par une ambiance, par quelque chose qui vous touche. Voyez ? Et notamment cette gare qui est la gare de saint Bonnet - Saint-Saturnin, qui est dans un lieu complètement paumé parce qu'elle est à sept ou huit kilomètres des patelins. Il n'y a rien, il n'y a que la gare. Et alors, j'ai été séduit par une photo. Cette photo-là, que j'ai vue. J'ai agrandi cette photo qui donne une ambiance d'une époque du chemin de fer. Là, on est encore dans les années 90, c'était au siècle dernier ! Et je vois un détail, c'est ce bâtiment-là. Ce bâtiment, je me dis, c'est quoi ce bâtiment ? Ce bâtiment ? J'ai cherché et autour d'une gare, il y avait toujours un café, un café-restaurant parfois. Et j'ai cherché. Et j'ai rencontré un monsieur qui m'a parlé de ce café. Et à partir de là, j'ai dit, je vais faire la maquette ! Je fonctionne souvent comme ça. J'ai... Enfin, pour moi, c'est important de rattacher le chemin de fer aux hommes parce que, qu'il a interpellé le chemin de fer, il a interpellé les hommes, les a ennuyés, même parfois complètement bouleversé. Mais c'est quelque chose d'énorme. Le chemin de fer.
Non seulement, ce sont des lieux, mais c'est aussi des ambiances sur le matériel L'histoire du chemin de fer au travers de son matériel et de l'évolution de ce matériel. Là, par exemple, on a en gare stationné un train désherbeur. On est en 1967-68, on a encore des machines à vapeur, mais le matériel est assez rustique. L'homme est encore présent pour désherber. Maintenant, tout est automatisé. Je ne dis pas que c'est mieux, je ne dis pas que c'est bien, c'est comme ça ! Et par contre là vous voyez, j'ai mis en situation de trois époques des moyens qu'on mettait pour chasser la neige sur les voies. Au tout début, on a le soc qu'on poussait avec une loco après. Et là, on est donc en Auvergne et c'est du matériel qui était basé à Aurillac. Et c'est notamment le chasse-neige qui est venu des Etats-Unis, le chasse-neige à vapeur et qui était poussé par une locomotive, les fameuses 141 T.A. et puis ben un jour, il a fait son temps, il est maintenant à Mulhouse au musée, et on l'a remplacé par un chasse-neige plus moderne. Et ce chasse-neige, il existe toujours, il est toujours à Aurillac et il est tiré d'une machine diesel, un des premiers diesels du PLM et qui a été transformée en chasse-neige. Et là, on est dans une évolution de matériels, de techniques, de moyens de propulsion. Et tout ça, les locos, c'est des locos du commerce, mais les chasse-neiges, c'est moi qui les ai réalisés en utilisant des plans et en utilisant des pièces du commerce. Et alors comme je disais, j'ai utilisé le N. Pourquoi ? Parce que bah la place, la facilité peut être de certains matériels et c'est pareil. C'est aussi des lieux qui me sont chers, que ça soit Allanche ou chaque année, il y avait des foires où le chemin de fer, jusque dans les années 68, transportait les vaches de la plaine de l'Allier jusqu'aux estives du Cézallier et certains trains s'arrêtaient à Allanche. Et en plus, il y avait des foires, on achetait, on vendait le bétail. Et alors, par contre, pour ce qui est de Riom-es-Montagne, eh bien c'est une gare d'abord qui est le départ des trains du CFHA. Et en plus, il y avait une passerelle que j'ai connue, une passerelle en béton armé. Et cette passerelle a été construite en 1920. Elle a été construite en plus par un ingénieur en béton armé qui s'appelait Hennebique et qui a inventé le béton armé en France. Et moi, j'ai travaillé dans une entreprise qui s'appelait Baffrey-Hennebique. Alors voilà, c'est ça les liens qui font que le chemin de ferme me relie à la réalité et à la vie, quoi !
Une tout autre manière d'appréhender la pratique du modélisme ferroviaire était proposée par l'Amicale Bigourdane des Chemins de Fer Miniatures, un club basé à Tarbes qui pour l'exposition de Castres n'avait pas hésité à faire un grand saut entre le sud-ouest de la France et le grand ouest américain.
Le réseau a été fait par Jean-Louis Simonnet. Ce n'est pas le réseau du club de Tarbes. Jean-Louis nous l'a confié avant qu'il ne décède. Il a voulu représenter quelque chose qui était dans les Rocheuses lié à une mine, la mine de Scott Mc Larel avec tout l'atrium qui va autour. La ligne est donc née grâce à Scott Mc Larel qui développe une mine. Sa fille Lucy fait vivre la ville et donc la ville qui avait un autre nom devient la ville de Lucy. Et donc on a représenté ce qu'on appelle la Lucy Branch la ligne de Lucie qui permet de monter de Lucy depuis Alamosa. On joue comme à l'Américaine avec des cartes-wagons et ce qu'on appelle des « Way-bill » qui vont nous permettre de dire le wagon arrivant, arrive ou vide ou chargé, doit aller a tel endroit sur le réseau. Une fois qu'il va être a tel endroit, on va retourner cette carte et ça va nous dire le wagon doit retourner a tel endroit. Alors on va avoir une fiche, une fiche-wagon qui est comme ceci où on va retrouver la compagnie, le numéro de la voiture. Donc là, par exemple, la 35-43, on va la retrouver ici, 35-43, on va avoir des informations sur sa couleur, sa longueur, ici, on va avoir le way-bill. Donc le way-bill, c'est ce qu'il va avoir à l'intérieur, elle va aller au team track. Le team track, c'est le quai haut aux États-Unis. Elle va transporter de la farine. Une fois qu'elle va arriver au Team Track, on va retourner ce carton-là et on va le mettre comme ça. Et elle va retourner à la compagnie de Pueblo à vide.
Poussons un peu plus loin dans la salle pour découvrir encore une autre facette de la passion du train. Pierre Galtier est aquarelliste, il peint des toiles sur, devinez, le thème du chemin de fer. Mais sur son stand, il n'y avait pas que ses créations picturales.
Je suis aquarelliste, mais je suis modéliste aussi, il y a deux ans, j'ai décide de commettre un livre sur des moments de l'intérêt local de l'Hérault que je n'ai pas connu et auxquels j'aurais aimé assister. Alors pour l'intérêt local de l'Hérault, tout a commencé ici, vous voyez en page 88, puisque cette vue du chemin de fer d'intérêt local de l'Hérault qui montait vers la gare à Chaptal ici passait devant ma maison. Et on peut considérer que cette vue est prise depuis le couloir de ma maison. Et donc on voyait monter les petites Schneider et les plus grosses Boersig qui allaient faire des manœuvres à la gare d'arrêt de Montpellier. Il raconte l'histoire puisqu'il est pris dans le sens de l'histoire. C'est-à-dire que ça débute à Montpellier avec ici, il y a la carte du réseau de l'Hérault qui était quand même très important puisqu'il faisait plus de 250 kilomètres en voie normale. Et donc la première par exemple, c'est le train de Palavas qui vient d'être inauguré en 1872, donc qui a été la première ligne de l'intérêt local. Et donc là, on voit l'intérêt local qui passe sur la voie du PLM qui arrive de Nîmes dans un site qui évidemment a beaucoup changé, mais demeure évidemment la voie qui réunit Montpellier et Nîmes, le Tarascon – Sète comme on l'appelle.
Avant de quitter l'exposition de Castres, je suis encore attendu sur le stand de SSTX où une animation ne va pas tarder à commencer.
On va faire du dégarnissage, enfin montrer aux gens ce qu'est le dégarnissage à travers les maquettes. Parce que pour accéder sur les chantiers, en réalité, ça ne se fait pas comme ça, il faut être Sécufer.... Et du coup, avec l'association, c'est l'idée de montrer aux gens ce qui se passe la nuit ou le jour sur les voies ferrées qui est un milieu méconnu du grand public. Donc, là, on a le train dégarnissage qui arrive sur la voie de travail. Donc il existe plusieurs dégarnisseuses en France on a essentiellement RM 800 et RM 900, 800 mètres par heure, 900 mètres par heure. Là, on a la RM 80, donc reproduction de TSO. La RM 80 n'est plus en France, elle travaille au Mexique. Et on l'a dans sa configuration finale avec un wagon pousseur qui permettait d'avoir un peu plus de puissance en fait sur cet engin. Donc la dégarnisseuse est en place, on va avoir le train de terre qui va arriver sur la voie d'à côté et puis on va pouvoir démarrer l'opération dégarnissage en miniature. Donc le train de terre va avancer. Il va se positionner, il va rester à l'arrêt. Comme ça, la dégarnisseuse, le tapis, donc il va être orienté vers les tombereaux et va pouvoir remplir en fait à l'avancement.
Tu peux tirer ! Encore deux wagons, un wagon, à l'arrêt !
Donc la dégarnisseuse qui fonctionne. Et à l'arrière du train, on a une trémie D12 qui permet de remettre en voie en fait du ballast en complément, parce qu'on a déjà la partie qui a été criblée, qui est remise en voie, mais on a du ballast neuf en apport pour pouvoir avoir un calage pour pouvoir circuler derrière avec un train.
Parce qu'il faut quand même pouvoir circuler sur la voie.
Et là, on ne le simule pas, mais on a une équipe qui est derrière, qui va vérifier s'il y a ce qu'on appelle des gauches. Les gauches, ce sont les écarts de dévers en fait, entre les deux fils de rails, c'est sur trois mètres, trois mètres parce que c'est la longueur en fait, d'un bogie. S'il y a un gauche, en fait la roue de l'essieu peut sortir et c'est là qu'on déraille. Donc, là, on a le train de ballast qui va rentrer en scène, derrière le dégarnissage. Donc, sur du ballastage en fait, on a quelques opérateurs. Il n'y a pas forcément des opérateurs sur toutes les ballastières. Donc, là, on est sur une époque où on a toujours les opérateurs qui tirent les manettes pour ouvrir en fait les différentes trappes, pour mettre en place le ballast, donc on peut orienter, en fait à l'intérieur de la voie ou sur les extérieurs. Avec l'évolution des pratiques, la sécurité sur les chantiers, de plus en plus, c'est automatisé. Donc, là, on a le ballast en action et on a une bourreuse qui va prendre la suite. Le ballast, c'est des cailloux. C'est granulométrie 20-50.
Oui, ce n'est pas n'importe quels cailloux non plus ?
C'est ça, il y a en fait plusieurs catégories. Si c'est pour de la ligne à grande vitesse, si c'est pour la ligne classique en fonction du trafic. Et donc on a du vide entre les cailloux. Ce vide si on ne fait pas une opération de bourrage, tout ce qui va se passer, c'est que la voie ne va pas rester en place. Donc le fait de bourrer, c'est qu'on va venir supprimer les vides et faire que le caillou soit bien compact dedans. Ce qui permet de tenir la voie en place, c'est le ballast, les traverses et le rail. Donc derrière cette bourreuse on va avoir un train qui va arriver pour faire une deuxième opération de ballastage et une deuxième bourreuse. Là, le train qui arrive, il a douze ballastières. Il y a deux unités multiples de G1206 de chaque côté, une en tête, une en pousse. Toutes les locomotives sont motorisées avec des décodeurs Zimo permettent vraiment d'avoir quelque chose de très fin au niveau de la programmation et surtout de bénéficier d'une touche de fonction pour faire des unités multiples. Comme ça, on peut avoir chaque locomotive indépendante et quand on les raccorde, on fait pour les mettre sur un train de travaux, venir activer la touche de fonction qui permet de les mettre en unités multiples. Généralement, il y a trois à quatre passes de bourrage pour pouvoir la voie à son niveau définitif. Donc, là, on a le ballastage. Donc maintenant on a une autre bourreuse qui va arriver. Pour la vidéo, on n'a pas pris le même modèle que celle d'avant. C'est un modèle qui ne circule pas en France, qui est équipé d'un pantographe, mais en France, pour l'instant il n'y a pas encore de bourreuses avec photographe, mais ça viendra. L'objectif du pantographe, c'est de pouvoir acheminer sous caténaire et ensuite d'être en travail en mode thermique. Derrière, on a une équipe qui va vérifier que la voie est bien en place. Qu'il n'y a pas de gauche non plus après bourrage, sinon il faudra faire une reprise avec bourreuse tant qu'elle est sur place et ensuite, on restitue aux circulations une fois que toutes les vérifications sont faites.
Si les trains de travaux vous passionnent, je vous signale deux ressources, un reportage complet que je vous ai proposé sur la chaîne Aiguillages pour laquelle j'ai suivi le temps d'un week-end prolongé une équipe de TSO sur une opération de renouvellement des voies à l'entrée de la gare de Narbonne, et c'est nouveau, la version complète de cette interview que vous retrouverez parmi toutes les autres proposées dans ce reportage, sur la page bonus du site d'Aiguillages. Vous y aurez accès si vous avez opté pour un passage en Première Classe afin de soutenir la chaîne en m'aidant à financer les reportages que vous retrouvez ici chaque lundi, et le jeudi tous les 15 jours.
Bilan de ce week-end pour les organisateurs : 1255 entrées comptabilisées, c'est un résultat correct, le public était ravi, ce qui réjouit les membres du Rail Miniature Castrais. Une nouvelle édition de ce salon devrait par conséquent être organisée à Castres, mais pas avant cinq ans compte tenu de la lourdeur de la mise en place d'une telle manifestation. Puisque l'on est dans la région, je vous propose de jeter un œil à cet autre reportage consacré au club voisin et ami du RMC, le Train Miniature Gaillacois auquel j'avais rendu visite il y a de cela quelques semaines sur cette chaîne.
Hazerail 2023
Le dépôt vapeur de l'Etoile du Nord
Fédérail 2023
Saint-Rambert d'Albon
Le Train Miniature Gallaicois
Réouverture au public
La gare de Cessieu
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