La gare de Toulouse

Matabiau

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La gare de Toulouse Matabiau

Transcription :

Destination Toulouse ! Le canal du Midi, la place du Capitole, l'église Saint-Sernin et bien sur la gare de Matabiau. Comme beaucoup actuellement en France, celle-ci est en plein travaux visant à en améliorer l'accessibilité aux personnes à mobilité réduire, mais au-delà, c'est tout le quartier qui l'entoure qui est en cours de restructuration dans l'attente de recevoir des TGV en provenance de Bordeaux via une nouvelle ligne à Grande Vitesse en projet. A terme Toulouse Matabiau sera transformée en pôle d'échange multimodal à partir duquel on pourra se déplacer à pied, à vélo, en train, en bus ou en métro. Le réseau de la ville compte actuellement deux lignes, la A et la B sur lesquelles circulent des VAL (Véhicules Automatiques Légers). La première dessert dores et déjà la gare, une troisième est en construction et devrait être inaugurée à l'horizon 2028. Elle passera également par Matabiau.

Je vous emmène donc aujourd'hui en balade dans et autour de cette gare pour mieux vous la faire connaître, en redécouvrir l'histoire et parler de son avenir. Bonjour et bienvenue dans Aiguillages !

On peut venir dans la capitale occitane en train depuis Paris le trajet se fait à partir de la gare Montparnasse en TGV Inoui ou Ouigo en 4 h et demie ou en train Intercité classique, au prix d'un trajet plus long qui dure quant à lui 7 heures et a comme origine la gare d'Austerlitz. Dernière option depuis la capitale, le train de nuit qui part chaque soir à 21h42 et arrive peu après 7 heures à Toulouse. La gare de Matabiau est sinon également directement reliée plusieurs fois par jour en TGV à la ville de Lyon en à peine plus de 4 heures, Marseille et Bordeaux en train Intercité en un peu moins de 4 heures pour la première, un peu moins de 2 pour la seconde. Pour se déplacer en train dans la région, on peut compter sur le TER Occitanie. Né de la fusion des régions administratives Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, il a été rebaptisé liO pour lien entre les territoires d'Occitanie. Le réseau ferroviaire régional compte 30 lignes et un peu plus de 2600 km de voies ferrées. On peut se rendre depuis Toulouse notamment à Ax-les-thermes, Auch, Brives, Cahors Capdenac, Cerbères, Foix, Latour-de-Carol, Limoges, Montauban, Montréjeau, Muret, Pau, Rodez et Tarbes … La desserte Intercité concerne des trains remontant jusqu'à Paris, mais desservant également les gares de Bayonne, Bordeaux-Saint-Jean, Hendaye, Marseille-Saint-Charles ou Nîmes, les Intercité de nuit circulant vers Latour-de-Carol ou Lourdes sont coupés à Toulouse. La plupart du trafic mène ou passe par la capitale de la région Occitanie.

La gare de Matabiau concentre de ce fait un très important trafic ferroviaire national et local qui ne cesse d'augmenter.

Toulouse, c'est la 4ème ère urbaine de France, elle compte plus d'1 million 300 000 habitants et continue de connaître un fort développement de sa population. 20 000 nouveaux venus choisissent de s'y installer chaque année, ce qui occasionne des déplacements également de plus en plus nombreux et une saturation des axes routiers de plus en plus sévère, notamment aux heures de pointe. Côté ferroviaire, la gare de Matabiau se retrouve au centre d'un nœud qui compte parmi les plus importants du pays. Il compte six branches sur lesquelles se succèdent quotidiennement plus de 350 circulations commerciales, sans compter les mouvements techniques qu'elles engendrent pour que les trains puissent accéder aux sites de maintenance et de remisage. Comme un peu partout sur le territoire français les infrastructures ferroviaires étant vieillissantes ces nombreuses circulations conduisent inéluctablement à des phénomènes de saturation.

Mais alors, de quand date la gare de Matabiau et sur quels axes a t'elle été implantée ?

Le train est arrivé relativement tardivement à Toulouse, les édiles locales s'étant longuement opposées à l'implantation d'une gare dans la ville. La Compagnie des Chemins de fer du Midi est néanmoins fondée en 1853 par les Frères Pereire à une époque où les seuls moyens de transports longues distance dans la région restent la diligence et la navigation sur le canal du Midi. On met ainsi alors 18 heures à rejoindre Toulouse depuis Bordeaux, et 10 heures depuis Sète. Cet axe est d'autant plus important qu'il permet de relier l'océan Atlantique à la mer Méditerranée. Ce parcours sera possible en train, à partir de 1857, date à laquelle la totalité des tronçons de la ligne Bordeaux-Sète par Toulouse seront ouverts. A Matabiau, une première gare est établie en 1856 et Toulouse devient très vite un nœud ferroviaire, la Compagnie du Paris-Orléans créant une liaison entre Brive-la-Gaillarde et Toulouse via Capdenac en 1864, la Compagnie du Midi mettant en service une nouvelle ligne entre Bayonne et Toulouse en 1867. Le bâtiment voyageur actuel ne date cependant que de 1905. Il porte sur sa façade 26 blasons représentant les villes desservies par la Compagnie du Midi. La section Montauban-Sète de la ligne Bordeaux-Sète est électrifiée en 1935, en courant 1500 volts continu. Il faudra attendre le 1er janvier 1980 pour qu'il en soit de même de la section Bordeaux-Montauban. Le bâtiment voyageur de la gare a été classé Monument Historique en 1984. Depuis 1990, la gare de Toulouse Matabiau reçoit des TGV en provenance de Paris-Montparnasse empruntant la LGV Atlantique jusqu'à Bordeaux. En 1995, a été construit à proximité, la gare routière de Toulouse. En 2009, afin de pouvoir recevoir une 50 aine de trains de plus par jour, un nouveau quai et deux nouvelles voies les 10 et 11 ont été construits. En 2016, c'est la voie 1C qui a été mise en service.

La même année à Toulouse de nouvelles études ont été lancées pour réfléchir à de nouveaux projets d'aménagements d'infrastructures de transports alternatifs à la voiture.

Il s'agissait d'offrir dans un premier temps de meilleures dessertes des agglomérations situées autour de la ville : entre autres Albi, Castelnaudary, Montauban et Pamiers, mais l'augmentation de l'offre de trains sur ces axes a conduit à la saturation complète de l'étoile ferroviaire Toulousaine aux heures de pointe rendant nécessaire de nombreux nouveaux aménagements. Ceux-ci se sont concentrés dans un premier temps sur le site même de la gare dont les capacités de remisage de rames ont été augmentés.

Mais au-delà et d'ici l'ouverture de la ligne LGV Bordeaux-Toulouse et de la 3ème ligne de métro qui devraient conduire toutes deux à une nouvelle très forte augmentation du trafic ferroviaire local, c'est un beaucoup plus vaste projet de réaménagement du quartier qui est mené.

Le Grand Matabiau constituera à terme un vaste quartier d'affaire et l a gare sera dotée de quatre parvis. Le premier qui a été dores et déjà réalisé a été baptisé « Canal ». Sans surprise, il débouche au sortir du bâtiment voyageur actuel sur le canal du Midi. Non loin de la médiathèque, un deuxième parvis sera aménagé. Nommé « Marengo », il donnera un accès privilégie au métro. Deux autres parvis suivront. Ils seront baptisés « Périole » et « «Lyon ». L'intérieur du bâtiment voyageur est en cours de rénovation. C'est l'opération « NeÔMatabiau » que mêne actuellement Gares et Connexions pour rendre la gare totalement accessible. Les passages souterrains sont dans cette perspectives entièrement remaniés. Cette phase de travaux devrait se terminer dans le courant de l'année 2023. Une nouvelle halle dite « des transports »sera construite dans la foulée. Elle donnera accès aux lignes de métro A et C. Elle sera dominée par un bâtiment de 6 à 8 étages qui accueillera des services administratifs, mais ne sera pas terminée avant 2028.

Enfin, ces réaménagements ont des conséquences sur des associations oeuvrant dans le domaine de la préservation de matériels ferroviaires.

L'AAATV-Midi-Pyrénées s'attache actuellement à la remise en service d'une grosse locomotive à vapeur, la 241 P 9 dont les travaux de remontage vont bon train, mais qui ne seront probablement pas complètement terminés avant 2024. Cette association est engagée dans une course contre la montre, elle est donc à la recherche d'un nouveau lieu pour pouvoir abriter sa protégée et poursuivre ses travaux en Occitanie ou ailleurs. Il lui faut impérativement trouver une solution avant que les voies du dépôt ne soient coupées, ce qui isolerait définitivement la locomotive et rendrait extrêmement complexe sa sortie de son abri actuel. Quant au musée des ambulants postaux qui était installé dans des wagons-poste sur des voies de la gare de Toulouse-Raynal qui se trouve juste à la sortie nord de celle de Matabiau, il a quand à lui trouvé un nouveau point de chute et sera prochainement transféré à Cahors sur le quai numéro 1 de la gare, dans le cadre d'une fusion entre l'association des ambulants postaux et de celle du musée ferroviaire de Saint-Géry. De ce fait, ce musée restera bien quant à lui, en Occitanie.

Je vais bien sur suivre de près l'actualité de ces associations pour vous en faire part dans de prochains numéro d'Aiguillages, mais d'ici là, je vous retrouve jeudi sur cette chaîne pour partager avec vous de nouvelles découvertes ferroviaires.










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