En Chemin de Fer des Landes …
à l'estuaire de la Gironde
En Chemin de Fer des Landes … à l'estuaire de la Gironde
Transcription :
Commençons par une visite à l'écomusée de Marquèze. Et la raison pour laquelle on s'y intéresse, c'est bien évidement la présence d'un train. C'est même le seul moyen d'accéder à l'écomusée, situé en plein cœur du Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne. Le départ se fait à Sabres. Le train va nous conduire dans ce que l'on appel dans la région un quartier. Un lieu ou vivaient au XIXème siècle les habitants des landes de Gascogne, parfois très à l'écart des bourgs. Le train historique qui nous y conduit était à vapeur à la création de l'écomusée, il est assuré en traction diesel désormais.
La ligne a été préservée sur 4 km. Autrefois, elle rejoignait la côte à la hauteur de Mimizan. Les voies sont posées à même le sable et nous roulons à bord de voitures de l'ancienne ligne de Montpellier à Palavas les flots dans le département de l'Hérault. Nous arrivons au terminus. Tristan Labarthe était notre conducteur.
Je travaille ici depuis... c'est ma quatrième année sur la train. Les 2 premières années, j'ai fais que chef de train donc on est à l'arrière, on surveille la voie uniquement sur le retour, à l'aller on ne fait quasiment rien, on ferme les portillons uniquement, et je conduis depuis 3 ans maintenant.
La longueur ?
Elle fait 4 km actuellement entre sabres et Marquèze mais avant elle allait plus loin puisqu'elle allait jusqu'à la côte. L'entretien, c'est du personnel titulaire qui est là toute l'année, parce que pendant la saison on peut pas changer beaucoup de traverses par exemple, ni faire trop de réparations, donc ils en font un peu le matin mais c'est principalement l'hiver qu'on s'occupe de la réparation de la ligne.
Le fait que ce soit dans le sable, ça vous pose des problèmes particuliers ?
Oui, les traverses bougent beaucoup et elles cassent avec le poids parce qu'elles sont soutenues par pas grand-chose, donc ça pose des difficultés.
Avant de remonter dans le train, allons jeter un coup d’œil à l'intérieur de l'écomusée. Sa vocation est la reconstitution de la vie d'une société de bergers-agriculteurs aujourd'hui disparus, au travers de l'habitat et des vieux métiers. C'est la forêt qui a peu à peu pris la place de la landes qui est à l'origine de la disparition de ce mode de vie.
Mais ne nous éternisons pas, Tristan nous attends pour le voyage retour. Nous avons embarqué à bord du premier train de la matinée, et déjà d'autres voyageurs attendent à Sabres de pouvoir rejoindre le quartier de Marquèze pour y passer la journée. L'exploitation de la ligne n'est pas très compliquée. Il n'y a pas de possibilité de remettre la locomotive en tête de son convoi, par conséquent, c'est guidé par le chef de train, que Tristan refoule jusqu'à la gare de départ.
Mais laissons partir le convoi pour nous rendre un peu plus au nord, et au bord de la plage cette fois-ci. Nous voici à Lège Cap-Ferret. Sur cette presqu'île qui avance dans la mer entre le bassin d'Arcachon et l'océan Atlantique, circule depuis une 60aine d'années un petit train, entre la jetée Bélisaire ou nous nous trouvons, et la plage, à deux kilomètres de là, traversant la ville de part en part. Un tramway en voie de 60 à bord duquel nous embarquons pour un trajet d'un peu moins d'un quart d'heure. La commune a bien compris l'intérêt d'un tel moyen de transport, permettant de laisser les voitures à l'écart. Et les touristes ne sont pas mécontent, de ne pas avoir à faire l'effort de gravir la dune à pied pour rejoindre l'océan de l'autre côté. Ici, c'est la plage de l'Horizon, l'une des plus prisée du sud-ouest. Notre conducteur s'appelle Bruno. Pendant que le chef de train procède au contrôle des billets, il engage son loco-tracteur sur l'aiguille qui lui permettra de remonter son convoi, et de venir se replacer en tête, pour le voyage du retour. La présence d'un train en ce lieu, n'est pas incongrue. Elle correspond à une réalité historique. Le Cap Ferret a vu son activité touristique se développer après l'ouverture de la ligne Bordeaux-Arcachon, qui amena les premiers vacanciers dans le bassin du même nom. C'était en 1857. Les voyageurs empruntaient ensuite le bateau pour se rendre sur la presqu'île en face, sans avoir à faire le tour du bassin. Mais le chemin restait long entre l'embarcadère de Bélisaire et la plage. Aussi un service de tramways hippomobiles fut mis en place en 1879. D'autres petites lignes virent également le jour dans toute la presqu'île. Le cheval ne fut remplacé par un locotracteur à moteur thermique, qu'à partir de 1925. Pour une 10aine d'années seulement, puisque ces différentes lignes fermèrent une à une entre 1934 et 1936.
En convalescence dans le bassin d'Arcachon, Jacques Millet, un passionné de chemins de fer découvre Cap-Ferret et porte le projet de recréation d'un tramway pour traverser la presqu'île.
Le nouveau parcours est inauguré le 14 juillet 1952. Quelques années après le décès de son créateur, le train devient une régie municipale. Le matériel est rénové ou remplacé. C'est ainsi que deux loco-tracteurs rejoignent le Tacot des Lacs en région parisienne pour y être préservé. A mi-chemin, un évitement permettrait théoriquement à deux trains de se croiser. Mais depuis quelques années, cette possibilité n'est plus exploitée. Aussi n'y a-t-il plus qu'une seule rame qui fait des allers-retours tout au long de la journée. Celle-ci s'avançant peu à peu, nous embarquons en queue de convoi pour revenir à notre point de départ. La ligne est ainsi desservie d'avril à septembre. Les aller-retour étant plus nombreux pendant la période estivale. Mais là aussi, laissons notre loco-tracteur déguisé en locomotive à vapeur continuer ses va et vient. Nous avons un troisième rendez-vous, encore plus au nord.
Rendez-vous avec le PGVS, un train touristique circulant entre La Pointe de Grave et Soulac-les-Arros. Le temps va nous manquer pour l'emprunter cette-fois-ci. Aussi allons-nous nous contenter d'attendre une navette, à son terminus de Soulac, juste derrière la gare SNCF. Et voici précisément qu'une draisine pointe le bout de son nez. L'originalité de ce convoi réside effectivement dans le fait que deux remorques embarquant les passagers, sont encadrées par deux draisines, ce qui permet de circuler dans les deux sens, sans avoir à manœuvrer. Les remorques elles-mêmes ont été fabriquées sur la base de draisines démotorisées et dont l'habitacle a été entièrement démonté. Quelques minutes de stationnement, et le train repart lui aussi en direction de la plage, ou plutôt des plages, puisque sur la pointe de Grave, il est possible de se baigner soit côté océan, soit côté estuaire de la Gironde. Vivant au rythme de la saison estivale, le PGVS ne circule qu'en juillet et août.
Notre balade continue encore plus au nord, mais là, il nous faut impérativement changer de mode de transport et emprunter le bateau pour traverser l'estuaire de la Gironde. Nous arriverons à Royan, d'où nous pourrons rapidement rejoindre La tremblade ou Saujon pour y emprunter le Train des Mouettes, ou encore nous rendre sur l'Île d'Oléron, pour une balade à bord du Petit Train de Saint-Trojan, mais ça, ce sont des reportages qui ont déjà été diffusés dans la saison 6 d'Aiguillages.
La semaine prochaine, place à un imposant réseau à l'échelle 1/29 ème. Nous irons à Montélimar, dans les locaux de l'AMFM, l'Association des Modélistes Ferroviaires de Montélimar, découvrir un impressionnant réseau sur le thème du train américain. Pour connaître le programme des épisodes qui suivront, et recevoir chaque semaine les nouveaux reportages publiés sur le site, inscrivez-vous sur le site d'Aiguillages, www.aiguillages.eu.
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