Le réseau HO de Christophe Puiseux
(Bar-Le-Duc)
Le réseau HO de Christophe Puiseux (Bar-Le-Duc)
Transcription :
Bonjour et bienvenu dans les Rendez-Vous du Lundi d'Aiguillages. Une fois par mois tout au long de cette saison, j'irais rendre visite à des modélistes qui ont un réseau chez eux et qui souhaitent partager leur expérience de sa création et de son exploitation avec vous. Aujourd'hui, je me rends dans l'est de la France, dans la région de Bar-le-Duc chez l'un d'entre eux, il s'appelle Christophe Puiseux.
Christophe aime à dire que le train, comme beaucoup, il est tombé dedans quand il était petit, une passion qui ne l'a pas quittée depuis, tout comme ce réseau qu'il construit patiemment au gré de son temps disponible et de la place dont il peut disposer depuis de nombreuses années déjà.
Christophe est enseignant. Au gré des affectations qu'il a reçu depuis le début de sa carrière il a été amené à déménager à plusieurs reprises, sans jamais oublier d'emmener avec lui son train électrique. Dans la maison ou il habite aujourd'hui il a enfin pu donner corps à un rêve d'enfant, développer un vrai réseau, et s'engager dans la voie de la pratique du modélisme ferroviaire.
Oui, c'est un vieux rêve d'enfance, mais un rêve d'enfance qui s'est construit progressivement parce-que quand j'ai plus jeune commencé le train électrique, j'avais pas la place dont je dispose aujourd'hui et donc le réseau est parti d'un oval simple d'à peu près 1m20 sur 2m50 et puis à force de déménager j'ai pu agrandir le réseau et m'installer dans la pièce ou il est aujourd'hui.
D'aussi loin qu'il se souvienne, Christophe a l'impression d'avoir toujours joué au train.
Je suis tombé dedans quand j'étais petit, comme certains disent … Mes grands-parents étaient cheminots et mon père voulait un train électrique, qu'il n'a jamais eu, et c'était donc un peu son fantasme à lui et quand je suis né, il a voulu me faire un réseau de train électrique et il m'a construit un petit réseau spaghetti avec des voies partout et puis quand j'avais des bonnes notes à l'école, à un anniversaire, à Noël, ben j'avais un petit peu de matériel, et j'ai commencé à jouer vraiment vers l'âge de 8 ans. J'ai joué avec ce réseau là, et puis un jour il a fallut le démonter et c'est là que j'ai compris que c'était ma passion et que j'avais envie de recommencer, en regardant mon matériel dans un carton et puis j'ai recommencé quand je suis devenu autonome financièrement.
De son premier réseau, il reste sur celui-ci quelques petites pièces, comme cette petite halte à marchandise construite par son père au 1/100ème, ou ce pont métallique qui faisait parti du tout premier coffret qu'il à eu, et aussi pas mal de matériel roulant. Avant de concevoir cette nouvelle maquette Christophe a pris le temps de se documenter un peu et s'est fixé un mini cahier des charges.
Je voulais éviter le réseau spaghetti, je voulais aussi quelque chose de démontable, de modulaire. J'avais 4 planches, j'ai un petit peu sous estimé la menuiserie et du coup ça à un peu travaillé, et je voulais des lignes droites, pour faire une gare en ligne droite, c'était mon truc. Elle est toujours là, elle est un peu agrandie, mais elle est toujours là parce-que je me suis assez vite rendu-compte que ça prend beaucoup de place et je n'avais pas toutes les connaissances que j'ai aujourd'hui et du coup, ça fait un peu étriqué, mais je voulais une grande gare, avec des aspects ferroviaires donc une halle marchandise, la possibilité de faire des manœuvres avec des voies en impasse et puis un aspect urbain, mais quand on fait un aspect urbain, et qu'on a un réseau, très vite on s'aperçoit qu'on a besoin d'un aspect rural parce-que les trains ne vont pas que dans les villes. Quand j'ai réussi à m'installe dans cette pièce et à agrandir, je me suis attaqué à une partie un plus rural, et du coup comme j'avais pas mal de matériel, j'ai essayé de faire un dépôt aussi, qui devait prendre place dans l'intérieur du creux du U, et puis je me suis rendu-compte qu'il était beaucoup trop grand, alors il a fallut le surélever pour pouvoir l'installer. Alors, il n'est pas tout à fait conforme à un dépôt SNCF, mais ça me permet de l'avoir à proximité, très visible, et puis de cacher les courbes en dessous et d'avoir du relief à travers le réseau.Toutes les voies sont au même niveau, mais avec du relief positif et négatif, on a une impression différente.
Le circuit principal est une double voie, les deux sont indépendantes l'une de l'autre, ce qui permet de faire se croiser les trains. Pas d'automatismes sur ce réseau, il y a juste des coupure au niveau des voies d'évitement pour que les trains puissent se doubler. Tout fonctionne en analogique, sur une structure relativement simple.
J'avais une bonne douzaine de locomotives, toute en analogique. Quand j'ai recommencé, le digital commençait, c'était pas forcément évident de se dire, il faut tout démonter, dessouder, et souder. Il faut trouver la place pour le décodeur, donc je suis resté sur un système que je connaissais bien, à la limite, c'est peut-être un peu de paresse intellectuelle. Et puis, au fur et à mesure du temps, je me suis rendu-compte que le digital ça devenait cher, les locomotives coûtent cher et puis il faut des modules de rétro-signalisation quelques fois, il faut assurer la sécurité des trains les uns par rapport aux autres et je ne crois pas que le réseau soit suffisamment grand pour rentrer dans ce genre de systèmes, qui sont très bien au demeurant, mais je pense qu'un système comme ça me suffit.
Ce que Christophe aime par dessus tout, ce n'est d'ailleurs pas temps de faire rouler les trains sur son réseau, mais plutôt, le plaisir de construire.
Je passe beaucoup de temps à construire, à imaginer ce que je vais faire, à la manière dont je vais le faire, donc, ce qui m'intéree aussi c'est de détailler les locomotives quand je peux, faire un peu de patine, puisque je me lance la-dedans, pour donner une meilleurs impression avec des teintes, de la végétation, et faire un joli écrin pour mon train, même s'il y a des défauts, je le reconnais, et puis il y a des choses qui sont un eu passéistes, les moteurs sur table pour les aiguillages, on souffre un petit peu aujourd'hui, mais pareil, à l'époque quand j'ai commencé ben ça avait un certain coût et c'était pas évident de tout acheter. Aujourd'hui, mon bonheur, il est aussi dans ce que je vais améliorer, comment je vais le faire, acheter des petites pièces, détailler, c'est ça aussi mon bonheur de faire du train
C'est ainsi que son réseau, Christophe, le revisite régulièrement. De nouveaux matériaux font leur apparition sur le marché, internet lui donne accès à d'autres fournisseurs et quand il peut ou que les choses lui paraissent un peu trop surannées, il se lance dans leur restauration. Prenant un peu d'assurance au fil de l'expérience acquise, il procède ainsi par petits pas, même s'il se rend bien compte que cela prend beaucoup de temps. L'une de ces dernières avancées, il l'a fait dans la domaine de la patine.
Grâce à Aiguillages d'ailleurs, merci Thierry PUPIER. Quand j'étais jeune déjà c'était très cher, c'était pas toujours évident, et puis sur Internet on trouve des tutos, on trouve du matériel relativement simple et pas très onéreuse, et je me suis dis bah pourquoi pas ? C'était un jour ou … je regarde toujours dans les soldes pour savoir s'il n'y a pas du matériel qui m'intéresse, et un jour, rien ne m'intéressait, alors au lieu de m'acheter du matériel, je me suis acheté un aérographe. Je mets en pratique sur quelques wagons, je l'ai fais par exemple sur cette rame de wagons Minérales et Maquettes, alors c'est une patine légère, qui est faite justement pour casser un peu l'aspect plastique et puis donner un effet un peu sali, mais je me suis lancé aussi dans du détaillage avec des tags, comme on en voit beaucoup sur des wagons de marchandise aujourd'hui ou comme les wagons qui sont là-bas. J'ai envie de donner des rendus de teintes, parce-que c'est ça qui est très important dans le modélisme je crois aujourd'hui, c'est la justesse des teintes. Pas de choses très criardes, pas de choses trop salies, enfin il y a une sorte d'alchimie et d'équilibre à trouver donc, j'ai très envi de travailler dans ce sens là. Les produits existent dans le commerce et puis en cherchant, on met un peu tout ça en pratique et ça donne un peu un côté original par rapport à tout ce que l'on peut voir sortie de boîte.
Les trains qui circulent sur le réseau de Christophe sont assez hétérogènes. Elles se font en fonction de ses envies. Du petit train à vapeur des années 1890 au train corail avec une locomotive en livrée En Voyage. Sa collection lui permet de sortir les trains qu'il souhaite. Comme la période couverte est déjà très large, Christophe a fait le choix de concentrer ses achats sur le matériel qu'il voit ou à vu rouler dans sa région, l'est de la France, mais malgré ce recadrage, géographique il se rend bien compte que de fil en aiguille, les choses peuvent aller très vite.
En fait, c'est vite un piège, parce-que moi je voulais faire les trains que je voyais quand j'étais adolescent, dans les années 80, et puis on se rend compte que l'on veut une 72000, alors on l'achète, et puis la 72000 elle a côtoyé les 141R alors on achète une 141R qui a côtoyé des 140C, et puis on remonte dans le temps comme ça et ainsi de suite, et c'est comme ça qu'on couvre une période de 150 ans !
Le réseau de Christophe est installé dans une pièce de 25 mètres carrés, et il en fait 14. Son devenir, il ne le voit pas forcement passer par un agrandissement.
Itw Christophe Puiseux 09
On peut toujours agrandir, mais ça pose des quantités de problèmes de place, d'entretien … La, j'ai quand même quelque chose de relativement acceptable et puis en donnant quelques chose de très agréable, en mettant des petites scénettes à droit à gauche, en mettant en scène, ça permet aux gens qui viennent de trouve leur contentement et d'apprécier les choses.
La forme du réseau n'a pas été laissée au hasard, et s'il a été construit en U, c'est lié à différentes observations que Christophe a fait avec le temps.
C'est une raison d'adaptation à la pièce et c'était une volonté. Quand j'ai commencé, je me suis dis de toutes manières, parce-que j'en avais souffert quand j'étais dans mon premier réseau, il faut que tout soit accessible. Donc, j'étais parti sur un réseau table, et puis quand j'ai voulu le développer le U c'est pas mal parce-que on est dans une position centrale, on peut accéder à droit et à gauche, mais aussi tout autour, et donc la forme du U, s'est imposée. Si j'avais su, j'aurais fais plutôt une forme en os de chien pour avoir l'alternance des trains avec l'illusion d'une double voie, puisque j'étais parti sur une double voie, mais la première chose c'est l'accessibilité parce-que je me dis que c'est toujours quand on en a besoin, quand on veut le montrer, que ça déraille, et je me suis dis, il faut absolument avoir une accessibilité partout.
Avec le temps Christophe a acquis quelques bonnes pratiques qu'il indique volontiers à ceux qui voudraient se lancer.
Parmi les différents conseils, je dirais de bien réfléchir à la hauteur déjà, parce-que moi je trouve qu'il est un petit peu bas ce réseau, et puis aujourd'hui on travaille beaucoup avec des show-cases et je trouve ça très intéressant parce-que la dimension fait que l'on arrive plus facilement au bout du décor et que donc ça peut entraîner pour la suite pour en faire un autre, avec une thématique différente, c'est pas choquant, et puis ça ouvre la possibilité d'avoir à l'arrière du module des voies de stockage, des gares cachées, éventuellement faire une rampe hélicoïdale cachée pour pouvoir descendre et avoir des voies de stockage, ce que moi j'ai pas et ça je pense que c'est un gros manque aujourd'hui.
Ces conseils et pas mal d'autres encore, Christophe les partage sur un site qu'il a créé et que vous trouverez à l'adresse http://lereseaudepsx.e-monsite.com/. Conseils pratiques, dossier sur le matériel roulant, l'histoire, l'archéologie ferroviaire, pas à pas, tours de mains, savoir faire, un site qui regorge de ressources pour le débutant qui souhaite se lancer dans le modélisme ferroviaire.
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