Le réseau HO

de Michel Kienlé

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Le réseau HO de Michel Kienlé

Transcription :

Bonjour et bienvenu dans les Rendez-Vous du Lundi d'Aiguillages ! Aujourd'hui, je vous fais découvrir un réseau dont vous n'avez jamais vu la moindre image, tout simplement parce-que son propriétaire est quelqu'un d’extrêmement modeste et discret qui n'avait jamais sollicité les revues ou les médias pour faire connaître son travail. Je me suis rendu chez lui cet été, pour filmer pour vous sa maquette dont le décor extrêmement soigné est inspiré de la région de Rocamadour.

Mon hôte le temps de ce reportage s'appelle Michel Kienlé. Il a quitté il y a bien longtemps la région parisienne, pour venir habiter dans le Loiret. Michel était graphiste et maquettiste indépendant. Il avait installé son bureau ici. N'en ayant plus l'usage une fois la retraite venu, il a transformé cette pièce pour y installer son réseau.

Ce lieu a été aménagé dans ce qui était à l'époque un hangar, il n'existait qu'une pièce dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui qui était surnommée la pièce de la chouette, car il y avait un trou dans la porte et une chouette en avait profité pour venir se loger. Par la suite, c'est devenu le bureau de Michel jusqu'à ce qu'il prenne sa retraite et envisage pour ce lieu, un nouvel usage pour lequel il n'a pas eu besoin de chercher très longtemps pour avoir une idée de reconversion.

J'avais gardé tout mon matériel dans la vitrine qui se trouve en dessous, là, ils étaient au bord de l'escalier, et puis, quand j'ai pris ma retraite, je voyais tous les jours ce matériel qui ne servait à rien, tous ces wagons, toutes ces locomotives, alors je me suis dit, il faut quand même que j'essaye de refaire quelque chose et puis de fil en aiguille, depuis 10 ans, j'ai attaqué ce réseau.

Un réseau qui est globalement terminé, Michel ne compte pas l'agrandir, en revanche il y a pas mal de petits détails sur lesquels il entend encore revenir

J'essaye de corriger mes erreurs aussi, parce-que je ne suis pas un expert en matériel SNCF, mais bon, on apprend avec les revues, avec tout ça, on a tendance à corriger ses erreurs, mais bon, l'ambiance y est et c'est tout ce que je voulais, je veux dire. J'aime bien le côté un peu rétro des années 70 sur les réseaux anciens, j'essaye de conserver au maximum, ce qui peut encore être utilisé, ne serait-ce que les potences qui sont là-bas, les tours lumineuses, là, tout ça, c'est du matériel qui existait déjà à l'époque. Alors j'ai voulu le réutiliser là.

C'est le père de Michel qui l'a initié dans les années 60 à la pratique du modélisme ferroviaire, et certains des éléments présents sur le réseau datent de cette époque. Quand il est arrivé dans la région, Michel avait construit un premier réseau dans une maison juste à côté, et quand il a eu le loisir de réfléchir à la conception d'une nouvelle maquette il avait déjà en tête une idée assez précise de ce qu'il voulait.

Au départ, je me suis dis, je veux une gare terminus, je veux un pont tournant, je veux une gare de triage, je veux un petit peu tout ! C'est un peu le problème … on veut trop de choses quoi ! Et puis des tunnels, et puis une montagne, et puis un viaduc et puis voilà donc, j'ai essayé de concilier tout ça de façon à ce que ça puisse à peu près se marier. On est parti de la zone industrielle, la ville, et puis là on est vraiment dans la montagne quoi. Pour cette partie-là, j'ai toujours été attiré par le Périgord, donc j'ai représenté un petit peu l'architecture du coin, sauf que le viaduc évidement … c'est un petit peut l'inspiration Garabit, mais bon … J'ai fais quelques entorses à la réalité puisque le mien il est avec deux courbes, alors que dans la réalité un pont métallique c'est tout droit, mais enfin bon, quand on est à l'horizontal, ça ne se voit pas … Je connais un petit peu les anomalies, mais bon, c'est pas grave ! C'est un réseau pour s'amuser, c'est pas fait pour représenter quelque chose de réel. Alors donc, du moment que l'ambiance y est, c'est tout ce que je demande. Là, par contre, ce que j'ai soigné plus particulièrement c'est cette chapelle, parce-qu'elle existe réellement. Et j'ai les plans. J'ai fais les plans de cette chapelle, et donc, j'ai les photos sous toutes les coutures, donc j'ai respecté … Les appareillages en pierre sont pratiquement à l'identique. A l'époque, je faisais partie d'une association, qui passait ses vacances, mes premières vacances professionnelles, on a passé un mois là, avec … j'étais membre du Touring Club de France et puis on a fait des fouilles tout autour, on a restauré un peu pas mal de parties … Mais elle était déjà classée. C'est une église du 11ème siècle, et il y a une nouvelle association, enfin … nouvelle non, il y a 30 ans, ils ont repris la suite de notre ouvrage et puis qui continue à la mettre en valeur. Ils font des expositions, des concerts de musique à l'intérieur. Quand au reste et bien, c'est d'inspiration … ça n'existe pas, mais bon … c'est ce qui me passe par l'esprit.

Une liberté dont témoigne la présence de l'église qui n'est pas située dans le Périgord, mais dans les Hautes-Alpes, et plus précisément la région du Dévoluy, il s'agit de la chapelle des Gicons, plus connue sous le nom de Mère église, qui se trouve près du village de Saint-Disdier. Malgré cette digression géographique, l'ensemble de la maquette présente au travers de ses paysages, une belle harmonie de couleurs qui évite notamment des verts trop criards pour représenter la végétation. Côté trains, le réseau comprend une centaine de mètres de voies qui ont été répartis en trois circuits distincts.

Je suis pour le chiffre 3 ! Alors, j'ai fais 3 lignes, mais bon à la limite, 2 auraient peut-être pu suffire. Ça me permet de faire circuler … parce-que oui, j'ai pas d'électronique, donc si vous voulez tout est manuel, j'avais des transfos qui datent de la première époque, il y avait déjà 3 réseaux, alors donc, j'ai voulu tout réutiliser, donc j'ai fais 3 réseaux. C'est aussi bête que ça. Peut passer de l'un à l'autre, oui.

Pour faire entrer des trains en scène sur la maquette, Michel a imaginé un concept de gare cachée, qui chez lui n'est pas si cachée que ça, mais a aussi une autre utilité.

J'ai créé parce-que … ma gare terminus, c'est bien, mais le problème c'est que je ne peux pas laisser mes trains en permanence exposés. J'essaye de ne pas faire de poussière, mais malgré tout … Alors  j'ai fais ça, ce chariot, ça me permet de ranger pas mal de matériel dedans, pas mal de boîtes et puis j'ai fais des capots plexi, qui sont articulés, ça permet de pouvoir concevoir les trains et de les laisser la en permanence. Comme ça je prépare des rames d'avance et je peux les faire partir le jour ou je suis décidé à faire tourner mes trains parce-que ça tourne de temps en temps. Pas assez souvent c'est sur ! C'est juste agrafé ici, il y a un clou de sécurité et puis c'est branché avec un branchement d'ordinateur, et puis ça me commande toutes mes voies et toutes mes aiguilles là. Et c'est relié là-bas au tableau de bord, de façon à ce que je puisse faire partir mes trains de là-bas.

La bas se trouve le tableau de contrôle du réseau, auquel on va jeter un coup d'oeil maintenant

C'est ce qu'il y a de plus simple. Au lieu d'avoir des interrupteurs à touches, j'ai tout remplacé par des petites vis en laiton, auxquelles j'ai raccordé les fils électriques qui viennent des aiguilles, et puis bon, c'est aussi bête que ça, il suffit d'appuyer sur chaque tête de vis pour remonter le réseau, pour faire orienter les aiguillages, jusqu'à la destination finale. Et puis, ça marche bien ! Ça tombe jamais en panne ...

Sur le réseau, les trains peuvent être pilotés tant en analogique qu'en numérique

J'ai du matériel qui date des années 70, ça m'embêtait de pas le voir tourner, ça permet de tout utiliser, et donc les 3 réseaux peuvent utiliser et le numérique et l'analogique. Il suffit simplement de basculer à gauche ou à droite la-dessus. Et ça, c'est mes trois transfos qui datent … Il y en a deux qui sont plus récent et celui-là date des années 70 aussi.

La technologie ce n'est pas la plus grande passion de Michel, qui prend beaucoup plus de plaisir à la conception des décors de son réseau et à la construction des bâtiments.

C'est la passion principale, c'est justement de construire tous ces bâtiments en map, toujours pareil, c'est un matériau qui coute rien, qui permet de faire même si on fait des erreurs, même si la pierre n'est pas … si vous n'avez pas vraiment réussi … ça vous donne l'impression d'une pierre malade, ça donne des effets tout à fait escomptés finalement. C'est de la colle à coller le placo sur les murs, et qui c'est très très agréable à travailler, et ça met une demie-heure au moment du gâchage … le plâtre c'est pas possible, vous avez à peine fini de gâcher que ça y est, il est en train de prendre … tandis que le map non, vous avez une demi-heure trois quart d'heure pour le mettre en œuvre.

Michel aime les chats. Il y en a de partout dans son jardin, sa maison et sur son réseau. Pour les créer il a recours la-aussi à une technique toute simple

Ils sont fait avec du fil électrique tout simplement, torsadé, tortillé. Enfin, les pattes. Et puis après, on les recouvre d'étain, et puis vous avez votre chat, assez facile à faire finalement. Après, un peu de peinture. Je lui fais la robe souhaitée. Non, non, c'est un moment de détente. On ne trouve pas dans le commerce, enfin, on en trouve si, mais enfin, ils sont tous identiques !

Sur ce réseau, ce sont donc surtout des chats qui regardent passer les trains. Michel n'a pas souhaité électrifier les lignes qui le traverse. Perfectionniste, il aurait été très exigeant quand à la qualité du rendu de la caténaire et sur une longueur de plus de 9 mètres de maquette recevant plus de 100 mètres de voie, il a préféré ne pas se lancer dans l'aventure de peur d'y passer un temps infini. Les locomotives qui circulent sont donc des vapeurs ou du matériel diesel, parfois même assez récent que Michel envisage de patiner

Le matériel, je vais essayer de le patiner un petit peu, parce-que bon, c'est un petit peu trop neuf quoi ! Mais j'hésite toujours, parce-que les machines à vapeur sont tellement belles qu'il ne faut pas louper la patine, sinon on le regrette un peu … alors il faut que je m'entraîne avant pour mettre tout ça au point !

Vous l'aurez compris, Michel se réserve encore de nombreuses heures de jeu sur son réseau. Son seul petit regret c'est que ses trains ne tournent pas assez souvent et que finalement ce n'est qu'un nombre très réduit de personnes qui a pu voir cette maquette depuis sa création. Bon, après la diffusion de ce reportage dans Aiguillages cette donne là aura changée, puisqu'à priori ce sont plusieurs milliers d'Aiguillonautes qui auront pu profiter et apprécier la qualité de son travail, au travers de ces images. Merci à Michel de m'avoir reçu et à son frère Philippe de nous avoir mis en relation. Je vous retrouve Jeudi, pour de nouvelles aventures sur les rails.

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