Les 10 lignes ferroviaires

du Transilien

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Les 10 lignes ferroviaires du Transilien

Transcription :

Le Transilien, c'est un peu le TER de l'île de France, adapté aux spécificités de cette région très particulière, un ensemble de lignes de banlieue qui desservent pour l'essentiel les départements de de la région tout en faisant de petites incursions parfois chez ses voisines. Il englobe une partie des lignes A et B du RER, le reste de celles-ci étant exploitées par la RATP, ses lignes C, D et E, mais aussi 8 liaisons ferroviaires sur lesquelles roulent exclusivement des trains. Elles sont numérotées H, J, K, L, N, P, R, et U, à l'exception de la dernière, elles partent toutes de l'une des grandes gares parisiennes. Enfin, le dispositif ferroviaire du Transilien est complété par deux lignes de tram-trains les T4 et T11 Express.

Vous l'avez remarqué, il y a des trous dans la numérotation, je vous expliquerai pourquoi dans cette vidéo, en revanche, je ne reviendrai pas sur le RER que je vous ai déjà présenté dans une mini-série consacrée à la petite histoire des 5 lignes qui le constituent, mais je vais vous raconter celle des 10 autres qui ont comme point commun de toutes être exploitées par la SNCF. Mais au fait, est-ce que ces lignes sont si nouvelles que çela ? Et bien en réalité pas tellement, comme vous allez bien vite le comprendre dans ce qui va suivre, Bonjour et bienvenue dans Aiguillages !

Les lignes du Transilien, ce sont les lointaines héritières de relations qui pour certaines ont existé depuis le milieu du XIXème siècle. La première dédiée à une desserte dans la banlieue parisienne a même été mise en service entre Paris et Le Pecq, dès 1837. Elle a été intégrée au RER A à sa création. Mais elle reste une exception, car les grandes compagnies, et certaines le portent dans leur nom avaient surtout comme ambition, les relations au long court. Le Paris-Orléans, la Compagnie de l'Est, celle du Nord, le Paris-Lyon-Méditérannée ne s'intéressaient pas trop aux dessertes plus locales. Toutefois, au milieu du XIXème siècle, Paris passe par une très importante phase de transformations. Sous l'influence de Napoléon III et du baron Haussmann de très grands travaux de modernisation de la capitale sont entrepris. Le Paris médiéval aux ruelles pittoresques et étroites cède la place à une ville moderne dont l'habitat est distribué autour de grands boulevards.

Conséquence le prix des loyers explose, et les ouvriers et employés quittent le cœur de la capitale pour partir s'installer dans les campagnes environnantes, en priorité là où le train leur permet de rejoindre leur lieux de travail resté en ville.

C'est la compagnie de l'Ouest qui sera pionnière dans ce domaine desservant très tôt à l'aide de courtes lignes plusieurs secteurs résidentiels. Les abonnements ouvriers verront alors le jour, et le chemin de fer connaîtra une très forte augmentation de son trafic. On observe dès lors une urbanisation de la région parisienne qui se fait dans les fonds de vallées, suivant les lignes de chemins de fer qui y avaient été établies.

Contrairement au TGV qui adore jouer à saute-mouton en gravissant les collines pour les redescendre aussi vite, les trains à vapeur peinaient à franchir des rampes, c'est pourquoi les premières lignes de chemins de fer ont été établies le long des cours d'eau, là ou le terrain restait relativement plat.

L'intérêt de cette approche était de limiter le nombre d'ouvrages d'arts et par conséquent le coût de construction des voies ferrées. Avec le développement de l'automobile, les plateaux situés plus en hauteur ont commencé à s'urbaniser, car la route permettait soit de se rendre directement sur son lieu de travail, soit d'aller à la gare la plus proche pour y prendre le train, sans avoir à habiter à côté.

Pour autant, le réseau des trains de banlieue ne commencera à se développer vraiment que beaucoup plus tard, bien après la seconde guerre mondiale mais restera longtemps il faut bien l'admettre, la 5ème roue du carrosse de la SNCF.

En effet, le chemin de fer dans l'entre deux guerres est dans un état peu reluisant. Les compagnies privées sont toutes déficitaires, et la SNCF finira par être créée en 1938 pour se substituer à elles et en éponger les pertes. La guerre n'arrangera rien avec son lot de destructions, les lignes de chemins de fer et leur matériel roulant étant l'objet de nombreux bombardements, le trafic sera fortement réduit, et cette situation se prolongera dans l'après-guerre, période durant laquelle la priorité sera donnée à la voiture individuelle. Il faudra attendre le tout début des années 70 pour voir s'amorcer le retour en grâce du transport sur rail avec la modernisation progressive du réseau ferré, notamment par son électrification. La mise en service du RER A en 1969, est ainsi une véritable révolution qui permet de tourner la page de la vapeur sur les lignes de banlieue. En terme d'image, c'est néanmoins plus la RATP que la SNCF qui récoltera les retombées positives de cette mise en service, apparaissant alors comme une entreprise moderne et innovante, à la pointe du progrès. La SNCF peinera à la suivre sur ce terrain. Les trains de banlieue qu'elle exploite souffrent alors à contrario d'une très mauvaise image. On leur reproche la vétusté de leurs rames, leurs retards qui sont légions et la saleté de leurs gares ainsi que leur délabrement. On le sait, dans ces années là, c'est sur un autre front que la SNCF se bat : celui du TGV dont il est admis désormais que le développement s'est fait au détriment de celui des lignes dites du quotidien. Bien consciente de cette image très dégradée dans le public, la SNCF lance une grande campagne de communication pour promouvoir son plan d'action pour redresser la barre. En 1999, elle décide de créer un label qualité qu'elle décernera elle-même aux gares et au matériel roulant au fur et à mesure qu'ils seront modernisés pour témoigner des efforts engagés dans ce domaine. Ce label sera baptisé : Transilien.

Mais la SNCF se rend compte que se décerner un label à elle-même, ce n'est peut-être pas l'idéal, Transilien devient alors une marque.

Les trains de banlieue constituaient alors un ensemble de 5 réseaux exploités à partir de 5 grandes gares parisiennes. Ils irriguaient autant de régions SNCF, qui n'avaient aucune autre existence que celle administrative que l'entreprise publique avaient décidé de leur donner : Paris Nord, Paris Est, Paris Sud-Est, Paris Rive Gauche et Paris Saint-Lazare. Pour le voyageur lambda tout cela restait bien abstrait. C'est pourquoi, en 2001, seront créées 5 lignes, identifiées par des lettres façon RER. Une par gare d'origine. La F pour Saint-Lazare, la G pour Montparnasse, la H pour la gare du Nord, la J pour celle de l'Est et la K pour celle de Lyon. Mais dès fin 2004, cette nomenclature sera révisée. La Ligne F disparaît au profit de deux nouvelles : les J et L, et la G au profit de la U. Enfin le 20 novembre 2006 est mise en service sous la forme d'un Tram-train une nouvelle ligne du réseau Transilien le T4 qui relie Aulnay-sous-Bois à Bondy, et le 1er juillet 2017, la 10ème ligne non RER du réseau Transilien, le T11 Express, un autre tram-train, circulant entre Epinay-sur-Seine et le Bourget.

Les lettres non utilisées le sont pour des raisons diverses : le I ressemble trop au 1, le O au Q, le S est réservé, le M est attribuée au métro et le T aux tramways.

Si l'on y intègre le RER, les 15 lignes du Transilien captent à elles-seules 75 pour cent du trafic dans la région parisienne, et compte plus de 3700 km de voies, mais aussi 400 gares. C'est plus de 10% du réseau ferré national sur lequel se concentre un tiers du trafic ferroviaire du pays. Autre fait marquant, si 60% des déplacements restent liés au travail, cette portion est de plus en plus grignotée par ceux liés aux loisirs, ce qui implique pour le Transilien de proposer de plus en plus de relations en heures creuses et le week-end.

Mais alors, ou peut-on aller grâce au Transilien ?

Pour ce qui est des 8 lignes ferroviaires classiques, la H irrigue le Nord-Ouest de la région Parisienne. Au départ de Paris Nord elle se divise rapidement au-delà d'Epinay en deux branches qui donnent naissance à d'autres sous-branches. Le trafic y est assuré par des Franciliens, nom commercial donné aux Z50000 des rames de nouvelles génération construites par Bombardier.
La J part de la gare Saint-Lazare pour desservir l'ouest de l'île de France. Après Bois-Colombes elle se sépare en deux branches principales. Ce sont des rames réversibles de type VB 2N tractées par des BB 27300 également surnommées Prima qui y sont affectées.
La K prend naissance à Paris-Nord pour desservir le Nord-Est de l'Île de France, son schéma est beaucoup plus simple puisqu'elle ne comprend aucune branche. Ce sont désormais des Z50000 qui en assurent la desserte.
La ligne L, renoue avec les embranchements. Son point de départ parisien est également la gare Saint-Lazare. Ses passagers y sont également transportés dans des Z50000.
La ligne N qui a pour origine la gare Montparnasse, se divise en plusieurs embranchements également. Le matériel qui y est en service sont des rames réversibles de type VB2N tirées par des BB 27300 et des rames de type Z57000 dites Région 2N.
La ligne P irrigue l'est de la région parisienne depuis la gare de l'Est. Elle se divise également en branches et sous branches. Ici, ce sont différents types de rames qui officient. On y voit des B83500, autrement dit des Régiolis, des Z20500 et des Z50000.
La ligne R quitte la gare de Lyon avant de se diviser en plusieurs branches vers le sud. Son service est assuré par des Z5600, également baptisées Z2N, des Z20500 et des Z57000 ou Régiolis.
Enfin la ligne U est une tangentielle qui dessert l'ouest de la région parisienne en partant de La Défense, sans desservir Paris. On y roule à bord de Z8800.

Et puis parmi les 10 lignes non RER du Transilien il y a aussi deux lignes de Tram-train.

La T4 est en service entre Aulnay-sous-Bois et Bondy dans le département de Seine-Saint-Denis. Elle fut la première ligne de ce type en France. 15 rames dites Avanto, des U25500 de chez Siemens et 15 autres dites Citadis Dualis de chez Alstom, en assurent le service. L'autre ligne de tram-train est le T11 Express, ou tangentielle nord, circulant entre les gares d'Epinay sur Seine et du Bourget. D'ici quelques années elle devrait atteindre Noisy-le-sec et Sartrouville. Le service y est assuré par des rames Citadis Dualis de chez Alstom.

Depuis sa création il y a 20 ans, le Transilien a largement contribué à redorer le blason des trains de banlieue mais l'opération reconquête n'est pas encore arrivée à son terme.

Une grande partie du matériel roulant a été renouvelé, d'ailleurs les usagers n'ont pas été fâchés de dire adieux aux petits gris qui auront opéré pendant des décennies sur les lignes de banlieue, mais il reste encore des travaux à faire sur les voies pour les remettre à niveau, et cette opération là devrait au moins se poursuivre jusqu'en 2029. Ainsi, la circulation des trains reste à ce jour contrôlée par des poste d'aiguillage mécaniques dont les technologies ont été déployées dans les années 30 pour les plus anciens, à côté desquels coexistent des postes récemment informatisés. Concernant les projets, même s'il restera à mesurer les conséquences à long terme de la crise sanitaire qui a fait baisser pour la première fois depuis bien longtemps la fréquentation des trains dit de banlieue, l'heure est à la création de nouvelles lignes, transversales pour la plupart. La SNCF verrait bien ainsi la réouverture de la Grande Ceinture pour y faire circuler des tram-trains, et d'autres projets sont à l'étude.

Pour la petite histoire, il y a actuellement 12 anciennes locomotives du Transilien, du type BB27300 qui sont à vendre aux enchères, cela fait suite au remplacement des rames VB2N par les tout nouveaux Régio 2N, sur la ligne N du Transilien, une vente qui est bien évidement réservée aux professionnels, mais plus concrètement, si vous avez toujours rêvé de conduire des trains la SNCF recrute pour le Transilien plus de 600 conducteurs, vous trouverez plus d'informations sur le site transilien.com. Est-ce que la fréquentation de l'une des lignes du Transilien fait partie de votre quotidien, racontez-moi vos expériences avec elle en commentaire. Je vous rappelle la série de vidéos que j'ai consacré aux 5 lignes du RER qui viennent en complément de celle-ci pour traiter plus largement du sujet du Transilien, vous pourrez la retrouver en cliquant sur la vignette ici. Abonnez-vous à cette chaîne si ce n'est pas encore fait, vous serez ainsi alerté de la publication des nouveaux épisodes dès leur mise en ligne. En attendant je vous donne rendez-vous quand à moi la semaine prochaine pour partager avec vous mes plus récentes découvertes ferroviaires.








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