Le Train Miniature Castrais

Castres

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Le Train Miniature Castrais Castres

Transcription :



Castres, c'est dans le sud-ouest de la France, la sous-préfecture du Tarn et le siège de l'association Le Rail Miniature Castrais qui est installé dans des locaux mis à la disposition des associations par la municipalité, dans un grand parc ombragé situé à l'entrée de la ville, que les habitants de la commune aiment fréquenter. Le club aura connu une histoire de deux fois 20 ans. Créé en 1979 il est d'abord hébergé dans une grande salle au parc des expositions, mais le lieu est mal situé, et plutôt décrépi et il n'est pas possible d'y recevoir du public. Il renaîtra dans un second lieu, celui qu'il occupe aujourd'hui depuis le mois de juin 1997. A peine installés, les travaux de construction du réseau ont démarré.

On a commencé la construction du réseau par une infrastructure, bien évidemment, qui a été terminée au bout d'un an. Au bout d'un an, les voies étaient posées sur des pistes contreplaquées, l'électricité était branchée, les trains pouvaient circuler, et au niveau du décor il n'y avait à peu près rien.

Pas grand chose à voir par conséquent, c'était un peu comme un train qui aurait roulé sur un circuit installé sur la table de la cuisine, mais le public comprenant bien que les choses étaient amenées à évoluer a été dès le départ au rendez-vous.
Le réseau ne représente pas un lieu ou une ligne particulière de la région, mais au niveau de l'atmosphère, les membres du club ont tenu à ce qu'il respire le midi de la France. Un rendu qui a été obtenu en permettant à chacun d'apporter sa petite touche à la construction de la maquette

Tout au long de l'existence du club, le système qui a fonctionné est celui-ci, quelqu'un membre du club disait : « ah, je verrais bien une ferme avec des cochons à cet endroit-là », on se concertait, on disait « oui, une ferme, pourquoi pas, c'est une bonne idée, tu as voulu une ferme avec des cochons, tu fais une ferme avec des cochons ! ». La règle a toujours été « c'est celui qui dit qui y est ! ». ça a donné un résultat intéressant parce que, dans la mesure où les copains rêvaient quelque chose, ils y apportaient un grand soin. Donc à peu près constamment, les choses qui ont meublé le décor du réseau ont été faites avec amour.

Et l'aide bien sur des autres membres du club qui apportent leurs compétences et leurs astuces de modélistes pour trouver des solutions aux défis rencontrés lors de la construction des maquettes, dans le respect des principes édictés.

S'imposent quelques règles d'architecture, peut-être quelques règle de végétation aussi, à tous ceux qui bricolent sur les réseaux. Au fur et à mesure qu'on construisait, qu'on élaborait des scènes et des endroits, des bâtiments qui nous paraissaient particulièrement emblématiques ou beaux nous ont inspiré, donc nous avons construit un certain nombre de bâtiments qui sont des modèles réels de bâtiments de notre région, par exemple la porte des Ormeaux à Cordes, les lavoirs de La Bourgeade qui est à trois pas de chez nous, des bâtiments toulousains pour la ville, etc, qui ont été construits avec un très grand respect de la réalité de l'échelle et intégrés dans un monde imaginaire.

Un monde imaginaire et vivant, truffé de petites animations que les membres du club ont pris un malin plaisir à parsemer un peu de partout sur leur maquette.

Il y a deux niveaux : il y a nous qui nous posons des défis « comment on pourrait faire pour … ? » et en même temps le plaisir de nos visiteurs. Un certain nombre de nos animations sont déclenchées par les visiteurs eux-mêmes. Il y a des petits boutons le long de la visite, ils appuient et ça va ouvrir des volets, ou le curé va se mettre à sonner sa cloche … Donc il y a deux niveaux : notre plaisir à nous à résoudre des défis « comment faire une balançoire dont on ne voit pas le système qui l'anime ? » , pas question de mettre de la mécanique et de la ferraille, non ! On a trouvé un système qui est assez convaincant, pas mal de nos visiteurs nous demandent « comment elle marche » ? On va vous expliquer, c'est tout simple ! C'est ça, les animations, elles amusent les enfants, elles épatent les grandes personnes, et tout le monde est content.

Et parmi les visiteurs du samedi, puisque le club est ouvert une fois par semaine au public, certains sont même conquis, au point de devenir membre. C'est le chemin qu'à parcouru Cédric il y a tout juste un an.

Je suis dans le club depuis le premier samedi de l'année, date de notre assemblée générale, j'ai intégré les lieux dans la foulée. C'est ouvert tous les samedis de 14h30 à 18h, l'entrée est gratuite donc je suis venu avec mon fils et ma femme faire un petit tour et j'ai accroché, posé quelques questions, à l'exposition de Castres j'ai fait plus amplement connaissance, et j'ai fait ma demande par internet sur un courrier et voilà ! J'ai été accepté dans le club.

Cédric qui a un réseau chez lui en Ho également sur une 15aine de mètres carrés. Il est plus attiré par le matériel roulant qu'il a pu voir circuler depuis sa naissance, les X2800 et autres engins datant des débuts de la traction diesel, alors que sur le réseau du club, c'est la période antérieure aux années 70 qui est privilégiée, en terme de circulation. Mais qu'importe, au niveau décor, cela ne change pas grand chose, et n'entame pas la motivation de Cédric qui a pas mal d'idées à apporter.

Sur ce réseau, j'essaye de faire un peu d'entretien, de faire rouler les trains, déjà, sur un réseau si grand c'est agréable. Le mardi, j'amène mon matériel donc c'est plaisant aussi de voir son matériel sur un si grand réseau et j'ai quelques projets : un réseau en N, qui était en commencement ici et j'ai pris le relais donc je vais essayer de le finir pour après faire le décor, après je vais essayer de remettre en marche certaines choses qui sont en panne ici, et ensuite j'ai un projet, attention c'est en exclusivité ! C'est de faire une ligne TGV dans le couloir, une ligne droite pour faire partir un TGV parce que les gens quand ils viennent ils demandent « est-ce que vous avez un TGV ? ».

Au Rail Miniature Castrais, les nouveaux membres ont le statut d'apprenti, ils doivent pendant quelques temps faire leurs classes en quelques sortes avant de pouvoir monter en grade. Par exemple, il leur est interdit de toucher aux machines, mais Cédric apprécie d'avoir déjà appris beaucoup de choses et de techniques qu'il met également à profit sur son réseau personnel, qu'il est en train de refaire.

Petite particularité au Rail Miniature Castrais, les convois qui circulent sur le réseau sont mis en ligne dans une pièce qui se situe plus au fond dans le local. Les rames qui rentrent et sortent du réseau, doivent ainsi traverser le petit musée dans un tunnel avant de pouvoir regagner le réseau ou les coulisses ou elles pourront être rangées dans des boîtes spécialement conçues à cet effet.

Ce n'est pas la seule innovation que l'on doit à ce club, qui est également à l'origine d'une nouvelle norme de modules. Le principe des modules est connu, il s'agit de pouvoir assembler des morceaux de réseaux en se mettant d'accord sur un certain nombre de normes qui en garantissent le bon raccordement. Il en existe pour les différentes échelles pratiquées, mais tous ont en commun de rester d'une taille relativement encombrante. Et c'est là qu'interviennent les Modulinos.

C'est une idée qui est arrivée en discutant en voiture en allant au restaurant, et nous avons élaboré une idée en commun pour faire un module qui soit transportable en train, en avion, en métro, donc de petite taille. C'était pour l'exposition RailExpo 2008, que l'idée a germé, et ça a tellement bien germé qu'au RailExpo suivant, en 2009, nous avons fait la présentation d'une trentaine de Modulinos. Nous avons des gens qui sont arrivés avec des petits modules, en train, en bagage accompagné. La longueur varie, nous avons des Modulinos de 20 cm à environ 1 mètre, donc la longueur varie mais nous sommes contraints par l'interface, qui est figée, pour que nous puissions assembler tous les Modulinos les uns derrière les autres.

Le concept a tellement bien pris qu'il existerait à ce jour plus d'une centaine de modulinos qui auraient été construits un peu de partout en France. Jean-Louis est d'ailleurs en train d'en ajouter un à la liste en travaillant à la construction d'un nouveau sur lequel il a choisi de représenter un bâtiment ferroviaire qui est rarement reproduit par les modélistes .

C'est le bâtiment de la machine, qui abritait la pompe à eau de relevage qui alimentait les châteaux d'eau pour les machines à vapeur de l'époque. En plus, je suis en train de faire une animation à l'intérieur de ce module, des poissons qui remontent le courant.

Les poissons ont été collés sur ce disque transparent qui tournera grâce à un petit moteur, ce qui donnera l'illusion parfaite de leur remontée du courant. L'animation pourra être mise en route ou arrêtée grâce à un interrupteur, judicieusement caché dans le décor.

Au Rail Miniature Castrais, on achète très peu de choses dans le commerce, et on détourne à peu près tout ce qui peut être récupéré de sa destination d'origine pour en faire quelque chose sur le réseau. C'est cette philosophie qui a valut à son président d'être traité de miséramodéliste, un qualificatif qu'il revendique haut et fort.

C'est une histoire très longue et je ne vais pas vous la faire longue : un revendeur de Lizieux n'avait pas du tout aimé que j'écrive dans un article montrant comment j'utilisais le carton plume pour fabriquer les bâtiments. Il n'avait pas du tout aimé ça parce que ça marchait un peu sur ses plates-bandes, lui-même vendant à l'époque des bâtiments en plâtre, et dans une publication dont il était l'auteur régulier, il m'avait traité de « miséramodéliste », un modéliste de la misère. En quoi il avait raison, puisque tout ce qu'on peut trouver par terre fait ventre, bien entendu. Le carton-plume n'est pas tout à fait gratuit, mais c'était quand même moins cher que les bâtiments tout faits qu'il proposait, et surtout ça permet de faire ce qu'on veut, c'est-à-dire nos bâtiments typiques de chez nous, on n'est pas obligé d'attendre que quelqu'un les fasse pour nous. Le miséramodéliste s'est appliqué à toutes sortes de domaines : la végétation, le flocage, etc. Vous avez vu que notre réseau montre par-ci par-là pas mal d'animaux, beaucoup de ces animaux ont été faits à la main, le lapin qui sort de son terrier a été sculpté dans des petits morceaux de laiton, etc. C'est du miséramodélisme, évidemment, mais en attendant on était si contents de réussir des choses en miséramodélisme que j'ai écrit que ce que je faisais c'était du triompho-miséramodélisme !


Le mot n'est pas encore entré dans le dictionnaire, mais il se pourrait que cela ne tarde pas.
En attendant et parti sur la bonne lancée d'une première exposition réussie en octobre 2015, le Rail Miniature Castrais remet le couvert en 2017, et organise une nouvelle exposition les 28 et 29 octobre, on y verra entre autre un réseau constitué par l'assemblage de nombreux modulinos.

La semaine prochaine, dans Aiguillages, je vous emmènerais dans le jardin de Jean-Pierre, dans la région Bordelaise, plus de 150 mètres de voies et pas moins de 3 gares nous y attendent.

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