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Le Chemin de fer de Vendée Mortagne-sur-Sèvre

Le Chemin de fer de Vendée

Mortagne-sur-Sèvre

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Le Chemin de fer de Vendée Mortagne-sur-Sèvre

Transcription :

Mortagne sur Sèvre se trouve en Vendée, pas très loin du Puy du Fou dont on peut percevoir au loin la rumeur ou encore distinguer dans le ciel les rapaces en plein spectacle, lorsque l'on se trouve à bord du train. Une balade de 2h30 qui nous conduit jusqu'aux Herbiers, traversant trois vallées, perchés sur de hauts viaducs. Mais avant de partir, nous allons faire un petit tour au dépôt de l'association, situé à quelques kilomètres du point de départ. Notre train ne circulera en effet que cet après-midi ce qui nous laisse un peu de temps pour partir à la découverte du matériel préservé.

La rame qui assurera la circulation de cette après-midi est en stationnement à l'extérieur. Dans quelques instants, un locotracteur viendra se placer en tête de celle-ci. Nous allons profiter de cette fin de matinée, pour nous immiscer dans le dépôt et monter à bord des voitures restaurant de l'Orient-Express restaurées par les membres de l'association. Nous sommes vendredi, le train restaurant circulera demain samedi, le couvert est par conséquent déjà dressé. Et la carte a de quoi faire saliver les passagers.

Ils montent à Mortagne sur Sèvre vers 11h30, ils sont accueillis avec l’apéritif à bord, départ à midi de Mortagne sur Sèvre, un arrêt d’une grosse demi-heure sur le viaduc de Barbin à 2,5 km de notre dépôt de Saint Laurent sur Sèvre, puis poursuite du voyage jusqu’aux Herbiers. Aux Herbiers, une pause de 30 minutes histoire de faire notre manœuvre de retournement. Et le retour, arrivée vers 15h à Mortagne sur Sèvre, fin du voyage. On est sur une base de 3 trains par semaine pour les individuels le jeudi, samedi et dimanche. Mais on peut faire des circulations supplémentaires pour les groupes, les autres jours de la semaine.

Pour avoir la chance de vivre cette expérience, il faut avoir réservé quelques temps à l'avance, car la formule rencontre un vrai succès. Une centaine de trains restaurant ont circulé en 2015, avec une voiture, autant en 2016, mais avec deux voitures, et une 3ème devrait venir encore agrandir la rame prochainement.

Pour les passagers qui ne profitent pas du train restaurant, c'est un autre standing qui est proposé.

On monte à bord de voitures autrichiennes type « boîtes à tonnerre », fabriquées entre 1903 et 1917. Confort spartiate et secousses garanties ! Une capacité de 320 places pour 6 voitures et une septième voiture allemande qui devrait les rejoindre d’ici un ou deux ans.

La ligne sur laquelle circule le Chemin de Fer Touristique de la Vendée a été inaugurée en 1914, ce sera du reste la dernière ouverte dans le département. Elle le restera au trafic voyageur jusqu'à la seconde guerre mondiale. Le trafic marchandise sera maintenu tant que la papeterie de Mortagne sur Sèvre restera embranchée au réseau SNCF dans les années 90. A partir de 1985 en partenariat avec celle-ci, une association est créée pour faire circuler un train touristique. L'association du Chemin de Fer du Puy du Fou. Mais ses premiers tours de roue se révéleront délicats. La ligne fermant en 1992, le Conseil Général l'a racheté et une nouvelle association celle du Chemin de Fer de la Vendée, sauve le matériel et prend le relais de l'exploitation.

L'heure d'aller chercher les voyageurs en gare de Mortagne-Sur Sèvre approche, nous montons par conséquent à bord du locotracteur C 61042 en compagnie de Camille, à la conduite, et de son assistant mécanicien, Alain. Tout d'eux sont arrivés en voisin à l'association, sans avoir de lien particulier avec la conduite des trains dans une vie professionnel antérieur. Camille a trouvé là une bonne occasion de s'occuper à la retraite, et il avoue qu'il doit beaucoup faire rire ses aïeux s'ils l'observent depuis là où ils se trouvent, l'un d'entre eux ayant été cheminot. Quant à Alain, professeur des écoles toujours en activité, c'est avec un malin plaisir qu'il enfile chaussures de sécurité et bleu de travail, une tenue qu'il n'avait jamais imaginé pouvoir porter un jour.

La machine qui tracte notre train, est un des premiers loco-tracteurs à avoir été construit. Il l'a été en 1953 sur la base du châssis d'une locomotive à vapeur, d'où la présence de bielles sur cet engin pourtant bel et bien diesel-électrique.

C’est une locomotive diesel-électrique, c’est-à-dire que l’organe de traction, ce sont 2 moteurs électriques sur les 2 essieux extrêmes, l’essieu centrale étant actionné par les bielles que l’on voit sur les côtés. La génératrice pour alimenter ces moteurs, c’est une grosse génératrice, parce que je ne sais pas si vous avez pu remarquer, ici, mais on n’était pas loin de 1000 ampères, donc on a une grosse génératrice et donc un gros diésel pour entraîner cette génératrice. A savoir que l’ensemble représente une puissance de 520 chevaux, à peu près. Le châssis de cette machine, c’est exactement un châssis de locomotive à vapeur. Ils n’ont pas cherché midi à 14h, on a pris ce qui existait déjà, et on a monté des organes différents dessus : on ne parle plus de chaudière, on ne parle plus de charbon mais on parle de gasoil, mais honnêtement c’est une excellente machine.

Des machines qui ont été exploitées par la SNCF, la RATP ou encore EDF, à des fins de manœuvres.

Arrivé à la gare de Mortagne-sur Sèvre avec pas mal d'avance sur l'heure du départ, les passagers sont pourtant déjà nombreux sur le quai. Pas de doute, notre train va aujourd'hui encore faire le plein.

Il reste à faire les manœuvres pour replacer la locomotive en tête du train, car en arrivant du dépôt, nous ne nous trouvons pas dans le bon sens de circulation pour rejoindre le terminus des Herbiers.

La ligne est longue de 22 kilomètres, jalonnée de 3 viaducs, et 5 gares, toutes construites selon la même structure architecturale. Quant à son profil, s'il n'est pas de nature à poser de problèmes aux 500 chevaux qui se trouvent sous le capot du locotracteur dont Camille a le manche entre les mains, il n'en va pas de même lorsqu'il fait le même parcours aux commandes d'une locomotive à vapeur.

On a des rampes 15/1000, ce qui est beaucoup pour une voie ferrée. On s’en rend compte surtout avec la vapeur, parce que quand on repart des Herbiers, par exemple, on attaque tout de suite une rampe qui nous emmène à ce qu’on appelle le point haut, le Pont des Soupirs : il y a un pont qui chevauche la voie, et on l’a appelé le Pont des Soupirs parce que le chauffeur, arrivé en haut, il souffle ! C’est pour ça que ça a été surnommé le Pont des Soupirs. Si tout n’est pas fait dans les règles et s’il n’a pas chargé suffisamment, s’il a mal géré son affaire, on reste plantés à mi-course.

Car entre les deux extrémités de la ligne se dressent les Monts de Vendée, un prolongement du massif Armoricain que le train doit franchir en prenant 70 mètres d'altitude. Le parcours débute gentiment sur le plateau Choletais, Mortagne-Sur Sèvre se trouvant à une 10aine de km à peine de la ville de Cholet, avant de rejoindre la vallée de la Sèvre Nantaise, qu'elle franchit grâce à un premier viaduc, celui de Barbin.

Les choses sérieuses commencent alors, avec une longue rampe franchit dans une profonde tranchée creusée dans la roche, avant d'atteindre la gare de Saint-Laurent sur Sèvre.

Le seuil est franchi après la gare de Chambretaud, il est atteint lorsque le train s'engage sur un pont route, celui-là même qui a été rebaptisé le « Pont des soupirs par les cheminots »
Puis la voie entamne une longue descente et c'est le viaduc de Coutigny et celui de la Haute Maunerie. Entre les deux, le train passe au plus près du Puy du Fou, avant d'arriver toujours en descente à la gare des Epesses, puis à celle des Herbiers.

Un trajet somme toute plus tranquille pour l'équipe de conduite lorsqu'il se fait en traction diesel, plutôt que vapeur, mais pour autant, entre ces deux modes, le cœur d'Alain ne balance pas bien longtemps, lorsqu'on lui demande s'il se voit prochainement passer d'aide mécanicien à mécanicien.

Pour le diésel, comme a dit Camille tout à l’heure, on a dans l’association beaucoup de mécaniciens pour l’instant, donc il n’y a pas un réel besoin. Je suis rentré dans l’association il y a deux ans, c’est plus pour la vapeur parce qu’il y a plus de besoin, donc si j’arrive à assurer au niveau de la chauffe aussi, je me dirigerai plus dans la vapeur. J’ai juste commencé l’année dernière et j’ai l’occasion de ne faire qu’une seule chose cette année, avec Camille qui prodigue de très bons conseils, donc on essaye de l’écouter et après pour appliquer, c’est pas si évident que ça. Il faut à peu près trois ans pour former un bon chauffeur. Le mécanicien conduit le véhicule, et l’aide-mécanicien est là pour l’aider, faire les attelages pour raccorder la rame au véhicule qui tracte, et pour faire l’agent de manœuvre, donc le guider quand il y a des accostages à effectuer, faire les aiguillages aussi, lors des manœuvres, à chaque gare, à la gare de Mortagne et à la gare des Herbiers qui sont les gares extrêmes sur le parcours.

Alain qui parle avec passion de ses missions au sein de l'Association du Chemin de Fer de la Vendée, lui qui n'aurait jusqu'à il y a 3 ou 4 ans jamais envisagé de se retrouver à conduire un train, et qui n'est pas spécialement un grand bricoleur dans l'âme a pourtant trouvé une forme d'épanouissement dans son engagement auprès des autres bénévoles animant ce train touristique.

Mon épouse m’a dit « ça ne va pas te plaire, parce que tu n’as jamais fait de mécanique ». Et puis j’ai mis le petit doigt dedans, ça m’a plu et maintenant je suis rendu jusqu’au coude et ça me plaît, c’est très intéressant, je n’avais jamais mis de chaussures de sécurité de ma vie, jamais de bleu de travail … Donc c’est l’occasion, il n’est jamais trop tard !

Alain n'attend maintenant plus qu'une seule chose, avec impatience, se remettre à la chauffe de la locomotive à vapeur.

J’espère, l’année prochaine, m’y remettre. Il faut que les machines soient réhabilitées, mais ça va se faire avec le temps. La vapeur ça me plaît, parce que c’est physique et ça ne me dérange pas d’être un peu noir sur la peau du visage, il faut prendre une bonne douche après ! Comme je vous l’ai dit tout à l’heure, il y a une bonne ambiance dans l’association, donc … L’avenir nous le dira, parce que je suis libre l’été, juillet-août, après sur les autres mois c’est plus restreint, donc on va essayer de finir l’année pour l’instant et l’année prochaine on verra, on va essayer de donner plus pour la vapeur.


Le Chemin de Fer de la Vendée circule tous les dimanches de juin à septembre inclus, en juillet et août il roule également les mercredis et vendredis, les trains restaurants quant à eux sont programmés chaque samedi et dimanches de fin mai à fin octobre, avec des circulations supplémentaires en juillet et en août le jeudi, sans compter les voyages pour les groupes affrétés sur demande, et qui sont assurés le plus souvent par l'autorail Picasso de l'Association.

La semaine prochaine nous irons dans un jardin en Gironde, pour un reportage consacré au Grand 8 Ferro Vert, un réseau à l'échelle G, installé chez un particulier, un petit bout de Suisse dont les rails ont été posées entre un morceau de Pelouse et la Piscine de manière à se faire le plus discret possible dans le jardin.

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