Les Chemins de Fer de Provence

La ligne Nice - Digne

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Les Chemins de Fer de Provence La ligne Nice - Digne

Transcription :

Bonjour et bienvenu dans Aiguillages. Petit clin d'oeil, c'est le 500ème reportage diffusé le jeudi sur cette chaîne. Comme tous les premiers jeudis du mois, je vous emmène prendre le train sur une ligne qui au delà du fait qu'elle sert à transporter des voyageurs au quotidien, présente aussi un intérêt touristique majeur. Et c'est le cas de celle que je voudrais vous faire découvrir aujourd'hui qui relie Nice dans le département des Alpes Maritimes à Digne dans celui des Alpes-de-Haute-Provence.

La ligne mesure 151 km, on va en parcourir la plus grande partie, jusqu'à Saint-André-Les-Alpes car au-delà, un tunnel fait l'objet de gros travaux et le reste du parcours doit s'effectuer en bus jusqu'en 2022.

Pour ce reportage, je me suis donc rendu en train, jusqu'à Nice ville, une gare qu'il ma fallut quitter pour aller prendre ma correspondance vers Saint-André-les-Alpes, car la ligne Nice-Digne n'est pas exploitée par la SNCF, mais par une autre compagnie, la Régie Régionale des Transports de Provence-Alpes-Côte d'Azur qui appartient en fait à la Région PACA.

Alors, ce n'est pas très courant en France, mais il existe quelques gares dans lesquelles vous n'entendrez jamais la voie de Simone.

Il faut marcher une dizaine de minutes pour aller d'une gare à l'autre, elles sont distantes d'un petit kilomètre et changer complètement d'univers ferroviaire. La gare de Nice ville voit passer des TGV et des TER qui irriguent une grande partie de la région, elle est fréquentée par 10 millions de voyageurs chaque année. La gare des Chemins de fer de Provence ne dessert qu'une seule ligne mais qui voit passer tout de même pas loin de 500 000 passagers dans le même temps, ce qui est loin d'être ridicule. Pour autant l'ambiance ici est beaucoup plus tranquille, une bonne partie des passagers sont des habitués de la ligne que le personnel connaît bien. On prend des nouvelles de la famille et de ceux qui habitent les petits villages desservis par le train. Même si vous arrivez un peu juste, on vous laisse le temps d'acheter votre billet, en vous assurant que le train ne partira pas sans vous. Petite surprise, alors que je m'attendais à monter dans l'une des rames les plus récentes mises en service sur la ligne et qui normalement assurent les parcours longue distance, c'est un vieil autorail qui assurait la liaison ce jour là.

Je vous le dis tout de suite j'étais ravi, j'espérais bien sur croiser ces autorails à un moment ou à un autre, voire les emprunter sur quelques kilomètres, mais pas faire l'intégralité du trajet à bord de l'un d'entre eux. L'intérêt c'est la vue sur la voie, qui n'existe plus dans aucun matériel moderne, même si les passagers y gagnent en confort bien sur.

L'explication c'est que en plusieurs points dans sa partie montagneuse, la ligne a été fragilisée à la suite des intempéries de l'automne dernier qui se sont abattues sur la région. Du coup pendant quelques temps, les autorails récents sont cantonnés aux dessertes urbaines, et ce sont ces engins quelque peu plus rustiques, mais plus légers qui sont envoyés au-delà, vers Saint-André-Les-Alpes. Car oui, sur cette ligne, il y a deux types de dessertes. Vous pouvez prendre le train entre Nice et Colomars ou Plan du Var sur la section de ligne sur laquelle nous roulons actuellement. Il s'agit d'un parcours en milieu urbain et péri-urbain sur lequel les trains sont assez fréquents. Une quinzaine d'allers-retours sont proposés chaque jour jusqu'à Plan du var, le double jusqu'à Colomars. Les distances entre les gares sont assez courtes, le temps de parcours moyen entre deux étant de moins de 2 minutes. La plupart des arrêts sont facultatifs et il faut faire signe au conducteur pour qu'il s'arrête ou signaler à l'agent d'accompagnement le nom de celle ou l'on veut descendre. Les trains qui vont en temps ordinaire jusqu'à Digne sont moins nombreux, de l'ordre de 4 à 5 par jour, ils assurent dans un premier temps la desserte péri-urbaine avant de continuer leur chemin. Les temps de parcours s'allongent un peu entre les gares, même si de très nombreuses haltes ou l'arrêt est facultatif, sont aménagées. Jusqu'en 2022, le parcours des trains s’interrompt à Saint-André-les-Alpes, mais des bus prennent le relais jusqu'à Digne. Le trajet complet coûte 24 euros, mais comme d'habitude vous avez tout intérêt à regarder du côté des offres régionales proposées pour bénéficier de tarifs avantageux. En Paca, il existe une carte appelée Zou, elle est valable un an, elle coûte 30 euros mais vous permet de diviser par deux le prix de tous vos déplacements, ainsi que ceux des personnes qui vous accompagnent, jusqu'à 3. En revanche, ces tarifs ne s'appliquent que sur le réseau sur lequel vous l'avez acheté. Donc si vous achetez la carte Zou auprès des Chemins de Fer de Provence, vous ne pourrez l'utiliser que sur les trajets que vous effectuerez entre Nice et Digne. Pour bénéficier des même avantages sur le réseau de la SNCF, il vous faut acheter une carte Zou, auprès de la SNCF. Je ne sais pas si vous avez suivi, mais moi, j'ai passé un petit peu de temps sur leur site, avant de comprendre.

Et puis alors, si vous voulez connaître le tarif d'un trajet entre deux gares sur la ligne des Chemins de Fer de Provence, il vous faut créer un compte sur le site ZOU, et faire comme si vous vouliez acheter un ticket avant d'enfin en connaître le prix, l'information n'est disponible nulle part ailleurs, ou alors elle est bien cachée, et je veux bien qu'on me dise ou. Zou ! Vous avez noté le jeu de mots ? Alors, on continue !

Vous avez-vu qu'au fur et à mesure que le train s'enfonce dans l'intérieur des terres, le paysage évolue. Le train traverse d'abord un environnement très urbanisé, les constructions se raréfient ensuite, et peu avant la gare de Lingostière, la voie ferrée rejoint le Var, qu'elle va suivre sur une grande partie de son trajet. Au delà de Saint-Martin du Var, son tracé se fait un petit peu moins rectiligne, on sent que l'on rentre dans un pays de montagne. A partir de là, les ouvrages d'art vont se multiplier. Il y a 16 ponts et viaducs, 15 ponts métalliques et 25 tunnels sur le parcours. L'écartement de la voie est de 1 mètre, les courbes sont souvent très serrées, et des rampes parfois sévères atteignant des déclivités de 30 pour mille. Sur le trajet, plusieurs villages méritent que l'on s'y arrête. Le premier d'entre eux, est Puget-Théniers. C'est une cité romaine, qui a été fortifiée au moyen-âge. Elle est aussi le siège et la gare de départ du Train des Pignes à Vapeur.

Je vous parlerais de cette association à laquelle, j'ai bien sur rendu-visite, dans un prochain numéro d'Aiguillages.

Car, en ce mois de décembre au cours duquel, ce reportage a été tourné, les jours étant courts, j'ai préféré poursuivre mon chemin et revenir un peu plus tard dans la semaine, rencontrer les bénévoles du Groupe d'Etude pour les Chemins de Fer de Provence qui s'affairaient autour de leur locomotive à vapeur, pour profiter au mieux, des rayons du soleil de cette belle journée. Bon, on était quand même encore en hiver, et un peu de brume s'est tout de même invité ça et là sur le trajet. La deuxième ville qui aurait mérité que je m'y arrête plus longuement, c'est celle d'Entrevaux, avec sa citadelle, construite sur un éperon rocheux, mais j'ai fais le choix pour cette fois, de visiter Annot. La gare ne se trouve qu'à quelques centaines de mètres du centre-ville. Annot est une petite cité médiévale, ayant gardé de nombreux vestiges de ces anciens remparts. Le village est dominé par le viaduc de la Donne sur lequel passe la ligne des Chemins de Fer de Provence. Pour aujourd'hui, un dernier train, me permettra de rejoindre Saint-André des Alpes, avant de redescendre à Nice. Je vais donc retourner à la gare pour l'attendre. Il arrivera après le retour d'un train de travaux qui était parti en ligne, entre deux circulations régulières. Jusqu'à son terminus provisoire, le train ne cessera de prendre de l'altitude, le point culminant de la ligne, Digne est situé à plus de 1000 mètres. Il en reste 300 à prendre dans ces derniers km. Au plus le train monte, au plus la température extérieure descend. En témoigne ces traces de neige trouvées sur la voie. Quelques jours après le tournage de ce reportage, c'est toute la région qui était recouverte d'un épais manteau blanc. Dommage que les remontées mécaniques soient fermées, à la gare de Thorame-Haute des bus font correspondance avec les Chemins de Fer de Provence pour vous emmener à la station de Val d'Allos ou il reste possible d'aller faire de la luge, ou des raquettes. L'offre Train des Neige, vous permet de vous y rendre en train.

D'une façon plus générale toute l'année les Chemins de Fer de Provence vous proposent des animations et des manifestations que vous pourrez rejoindre en train, vous en retrouverez le détail sur le site cpzou.fr. Je vous reparlerais quand à moi de cette ligne dans un prochain reportage qui lui sera consacrée, sous un aspect plus patrimoine et histoire cette fois-ci, et je vous retrouve en attendant la semaine prochaine, pour de nouvelles aventures sur les rails !





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