Ouigo Train Classique

Le test !

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Ouigo Train Classique Le test !

Transcription :

Ouigo Train Classique, c'est une nouvelle offre proposée par la SNCF à titre expérimental sur les liaisons Paris-Lyon et Paris-Nantes, 2 allers-retours quotidien sur la 1ère, 3 sur la seconde et un total de 14 villes desservies dont 4 en île de France. La promesse est celle de payer le train moins cher, à condition d'accepter que le trajet prenne plus de temps. Entre 3h30 et 4h15 pour rallier Nantes, 4h45 et 5h15 pour se rendre à Lyon.


Ayant prévu un week-end à Paris et un ayant un peu de temps devant moi, j'ai donc testé cette nouvelle relation au départ de Lyon. Je vous raconte comment mon voyage s'est passé, ce qu'il faut savoir avant de prendre ce train, je vous parle un peu du matériel roulant à bord duquel j'ai pris place et des locomotives qui tractent ces rames. Et comme ce reportage est d'une part le dernier de la 14ème saison d'Aiguillages et d'autre part mis en ligne un jour un peu particulier du moins en France, où l'on célèbre en ce 14 juillet, la prise de la Bastille symbole de la révolution française de 1789, et bien je vous conseille de rester jusqu'à la fin, il se pourrait qu'il y ait une petite surprise, une sorte de bouquet final, mais je ne vous en dit pas plus. Bonjour et bienvenue dans Aiguillages !

Depuis Lyon, ce ne sont pas les alternatives, y compris ferroviaires qui manquent pour se rendre à Paris. Il y a bien sur les TGV Inoui ou Ouigo, mais aussi des TER qui assurent cette relation, et depuis quelques mois la Flèche Rouge de TrenItalia. Tout cela sans parler des bus, du co-voiturage ou même de l'avion. Le Ouigo train classique vient compléter cette offre de transport déjà bien achalandée, alors il a plutôt à priori intérêt à avoir des arguments solides à présenter s'il veut se faire sa place. On va essayer de les découvrir.

Bien sur, son premier atout, ce n'est pas le temps de parcours.

Mais pour autant, aller passer une bonne partie de la journée à Paris, c'est possible à condition de ne pas avoir peur de se lever tôt. Le premier aller-retour quotidien quitte Lyon à 6h00 en semaine, 6h30 le week-end, mais c'est le prix à payer pour arriver dans la capitale dans tous les cas avant 11 heures du matin, ce qui laisse le temps de vaquer à diverses occupations. Au vu du nombre de passagers qui sont montés ce samedi matin tout essoufflés dans le train quelques secondes seulement avant sa mise en route, et de ceux qui ont bloqué les portes en position d'ouverture pendant encore quelques minutes après le coup de sifflet annonçant le départ, espérant qu'un proche aurait le temps de finir son sprint pour monter à son tour dans le train, il faut croire que cet exercice de levé matinal n'est pas donné à tout le monde. Mon train est parti avec bien 5 ou 6 minutes de retard, mais sur les 5 heures de trajet il a largement pu les rattraper et finalement arriver à l'heure.

L'atout numéro 1 de Ouigo Train Classique, est à chercher plutôt du côté des prix.

De ce côté là, la bonne nouvelle est qu'ils sont fixes. Ici pas de yield management, que vous réserviez longtemps à l'avance ou la veille de partir, que le train soit presque complet ou quasiment vide, les prix ne varient pas dans le temps. Par contre l'offre la plus attrayante, la promesse d'un trajet à 10 euros, n'est évidement pas celle que l'on trouve le plus sur le site. Bien sur, elle existe, mais pour ce que j'ai pu en constater uniquement pour des trajets retour, ceux que l'on fait en fin de journée. Par exemple sur le Lyon-Paris qui part à 18h10 et arrive à 23h13 à la gare d'Austerlitz. Dans l'autre sens on trouve quelques billets à 10 euros pour des trajets entre Paris-Bercy à 18h16 et Lyon-Part-Dieu à 23 h. Il y a par exemple 6 trajets à 10 euros possibles sur le mois d'août, et une 12 aine en septembre, mais attention, il arrive que le tarif le plus intéressant pour un jour donné ne soit pas le Ouigo Train Classique, mais parfois un TGV Ouigo, voir un TGV Inoui pour peu que vous disposiez d'une carte de réduction, et je ne vous parle pas de la flèche rouge qui propose maintenant 5 aller-retour quotidien entre Paris et Lyon, parce-que ça, je vous en ai parlé dans un autre reportage récent. Ce qui est intéressant sinon, c'est que dans tous les cas, les tarifs de Ouigo Train Classique sont plafonnés à 30 euros.

Et sinon quels trajets peut-on faire sur la ligne Paris-Lyon ?

On a tendance en effet à penser à des parcours sur l'intégralité de la ligne, mais les Ouigo Train Classique, font aussi un peu de cabotage. Aussi, il est possible de monter en route à Macon, Châlon-sur-Saône, ou Dijon en allant vers Paris, Villeneuve-Saint-Georges, Melun, Dijon, Châlon-sur-Saône ou Mâcon en allant vers Lyon. En revanche, la descente est interdite dans les deux premières gares de la région parisienne quand on se dirige vers Lyon.

Mais au fait qui est derrière ces nouveaux trains ?

Ouigo Train Classique est opéré par une filiale de SNCF-Voyageurs qui s'appelle OSLO, c'est un jeu de mot autour d'un concept bien à la mode depuis quelques mois, le slow tourisme qui consiste plutôt qu'à toujours filer à la vitesse du TGV pour se déplacer, à prendre son temps, et redécouvrir à un rythme lent les paysages qui nous entourent. Revenir en quelques sortes à ce que beaucoup appréciaient dans le train, le fait que le temps du voyage soit tout aussi important si ce n'est plus, que sa destination. Le slow tourisme fait aussi référence à l'avion, dont il se veut être un contrepied en étant beaucoup moins producteur de CO2. Le train, trouve tout naturellement sa place dans cette philosophie de voyages bas-carbonne. Oslo, c'est aussi, je ne vous apprend rien, la capitale de la Norvège. Cette entreprise a été créé pour porter l'expérimentation du retour des trains lents sur une période de 2 ans, à l'issue de laquelle un bilan sera fait. Si il est positif, de nouvelles liaisons au long court seront proposées, en priorité sur des axes déjà desservis par des autoroutes. Car, c'est bien à la voiture, à la pratique qui se répand de plus en plus du co-voiturage et au bus que Ouigo Train Classique veut offrir une alternative. S'agissant d'une phase expérimentale, les investissements ont été réduits au minimum. Certaines pratiques ont été reprises de l'expérience Ouigo. Le personnel embauché par Oslo l'est avec un statut particulier. Il lui est demandé une plus grande polyvalence. Par exemple les conducteurs doivent eux-même dégarer leurs rames ou les emmener au lavage. Le matériel lui-même est soumis à des cadences plus élevées. Les ouigo trains Classiques font un plus grand nombre de rotations que les autres, et passent à l'entretien, uniquement la nuit.

Et à ce propos, d'où sort le matériel utilisé ?

Et bien de garages où il avait été stocké en bon état, en attente d'être ferraillé, car la SNCF n'en avait jusqu'à une époque récente plus l'utilité. Parlons tout d'abord des voitures qui proviennent des anciens trains corail. Elles ont été construites en très grand nombre, pas loin de 4000 exemplaires, entre les années 1975 et 1989, pour permettre à l'entreprise de faire rouler sur ses rails, des trains beaucoup plus confortables que ceux pré-existant. Corail, veut d'ailleurs dire Confort sur Rails. On les reconnaissait immédiatement à leur livrée gris claire et leurs portes oranges, qui tranchait avec l'ancien vert wagon qui était l'uniforme que revêtait systématiquement le matériel plus ancien destiné aux voyageurs. Elles ont été les premières voitures à proposer systématiquement la climatisation, mais ce sont aussi leur qualité de roulement, grâce à un nouveau boggie, développé pour elle, leur suspension et leur insonorisation, qui en ont fait la réputation. Sans compter la qualité des sièges que d'aucun considère comme ce qui se fait de mieux dans le monde ferroviaire. Certaines dépassent les 40 ans de service sur les rails. Mais ces voitures ont connues des fortunes diverses. Pas mal ont été radiées, d'autres ont été rénovées pour être transformées en Corail Plus ou Téoz, ou réaménagées par les Conseils Régionaux puisque beaucoup, ont été reversées au trafic TER. Vu leur nombre, il existe bien entendu plusieurs variantes des voitures corail. Les deux plus importantes étant celles à couloir central à deux salles, dites Vtu, et celles à compartiments dites Vu. 36 issues de la première série ont été récupérées pour constituer les rames affectées à Ouigo Train Classique. Elles ont été révisées, mais pas rénovées. Si de l'extérieur elles présentent une unité liée à la nouvelle livrée rose et bleue créée pour elles en intervertissant les couleurs utilisées pour le TGV ouiGo, à l'intérieur, elles peuvent paraître beaucoup plus disparates. La couleur des sièges et du sol n'est pas uniforme d'une voiture à l'autre. Alors qu'officiellement, il n'y a pas de prises électriques à bord, quelques voitures en sont dotées. Pour ce qui est de savoir si vous y aurez droit ou non, c'est un peu la loterie. Car, oui, une particularité de ces Ouigo Train Classiques est qu'ils sont à réservation obligatoire. Un numéro de voiture et de place, vous seront donc attribués.

Et à ce propos, qu'en est-il des autres services ?

Et bien le principe de ces trains à faible coût, c'est qu'il n'y en a pas, ou presque pas. Même les rideaux et les stores ont été retirés. Pas de prises donc, sauf coup de chance, pas de wifi non plus, et encore moins de voiture bar. Toutefois, un service de restauration légère ambulant est prévu, compte-tenu de la durée du parcours, mais sur certains trains seulement. L'offre est toutefois très limitée, à quelques sachets de chips et autres barres chocolatées. Pour ce qui est des boissons : eau et soda sont proposées. Lors de l'aller-retour que j'ai fais le week-end avant la mise en ligne de ce reportage, je n'ai pas vu la trace du passage du petit chariot porteur de ces réjouissances, donc je ne saurais vous dire ce qu'il en est. Pour en finir avec les services, vous pouvez prendre à bord un bagage à main et une valise supplémentaire qui ne vous sera pas facturée tout au long de l'année 2022. Et puisqu'il est question avec les Ouigo Train Classique de slow tourisme, sachez que vous pouvez monter à bord avec votre vélo. Il vous en coutera 5 euros s'il est démonté 10 sinon, mais attention, le nombre de places est limité.

Et si l'on allait voir maintenant du côté de la locomotive ?

Celles qui tractent les Ouigo Trains Classiques ont connus le même sort que les voitures qu'elles ont à leur crochet, à savoir, une période où elles ont été garées sans affectation, dans le cas de ces locomotives après la très forte baisse de l'activité fret de la SNCF. Elles ont été opportunément réveillées de leur longue période de mise en sommeil pour reprendre du service. Ce sont des BB22200, des machines qui appartiennent à la grande famille des nez cassés dont je vous ai présenté d'autres séries sur cette chaîne. Ces locomotives ont été créées sur la base de deux autres pré-existantes, les BB7200 et les BB15000. Les premières étaient équipées pour rouler sous des caténaires alimentées en 1500 volts, les secondes, en 25000 volts. Mais cette spécialisation n'étant pas très commode pour prendre en charge des trains sur de longues distances au cours desquelles la tension était susceptible de changer, la SNCF a fait construire un nouveau modèle de machines en fusionnant les capacités électriques des deux, tout en en reprenant les mêmes bases, à commencer par le châssis et les bogies. 7200 +15000 étant égal à 22200, tel serait le numéro de série de cette nouvelle machine additionnant les caractéristiques des deux pré-existantes. Ces machines sont contemporaines des voitures Corail qu'elles tractent de nouveau. Elles ont été construites à 205 exemplaires et mises en service à partir de 1976. 9 d'entres-elles ont rejoint le parc machine d'Oslo et assurent les Ouigo Train Classiques.

Alors globalement c'est comment un voyage à bord de ces trains ?

Bah, c'est un voyage classique, un peu à l'ancienne qui nous replonge à l'ère des trains corails longue distance, d'avant le TGV. Mais on peut encore y goûter sur d'autres relations, puisque des voitures Corail, il en existe encore beaucoup en fonction dans bon nombre de régions. Ce qui fait la différence ici, c'est sans doute le temps, que l'on est plus habitué à passer dans un train sur de telles distances. On peut lire, somnoler, aller faire quelques pas dans le couloir, aller observer pourquoi pas les rails qui défilent à l'arrière du train, puisque comme ces rames ne sont pas réversibles, on a encore accès à ce petit privilège qui a totalement disparu avec l'arrivée des rames plus modernes. On peut sinon tout simplement profiter du paysage qui défilent sous nos yeux et observer ce qui s'y passe, même si sur une bonne partie de son trajet, le train roule à 160 km/h tout de même, ce qui est déjà pas mal. D'ailleurs, sur le chemin du retour dimanche après-midi, il m'a semblé que nous avons croisé les coureurs du Tour de France, engagés sur une route de Bourgogne. L'apparition a été trop furtive pour que je puisse vous faire profiter de cette image. Les amateurs prendront plaisir à observer les manœuvres qui doivent se faire encore pour changer la machine de tête, et voir la locomotive suivre le train qui repart de son terminus, avant d'aller rejoindre son dépôt. Du moins, à Paris, car sur les trajets vers la capitale des Gaules, on a recours à un petit subterfuge pour limiter le nombre d'opérations à réaliser. Les trains partent de la gare de Perrache, et remontent alors vers le nord par la vallée de la Saône, mais au retour, ils empruntent un itinéraire différent, les faisant passer par la gare de la Part-Dieu qui n'est desservie que dans ce sens du coup. Cet itinéraire sert aux Ouigo Train Classique de boucle de retournement qui leur permet de rejoindre la gare de Perrache en étant orientés dans le bon sens pour repartir, sans avoir à changer la machine de bout.

Alors, Ouigo Train Classique, ça vous dit, ou c'est bof bof ? Vous pouvez me raconter vos anecdotes avec lui, si vous avez déjà eu l'occasion de l'emprunter, en commentaires sous cette vidéo. De mon côté, je vais pas mal prendre le train dans les semaines à venir, en m'inspirant notamment des très nombreuses idées que j'ai répertoriées dans mon Guide du Tourisme et des Loisirs Ferroviaires. D'ailleurs ça y est, il est arrivé jusqu'ici et si vous l'avez commandé vous allez le recevoir très prochainement dans votre boîte aux lettres, pour les autres sachez qu'il y en a désormais des exemplaires en stock, si vous souhaitez vous le procurer par le biais du site www.aiguillages.eu vous le trouverez à la rubrique Aiguilloshop, et je me ferai un plaisir de vous en dédicacer un exemplaire, sur simple demande et de vous l'expédier dans les plus brefs délais, je ne vous cache pas que c'est aussi un moyen de soutenir Aiguillages et de me permettre de continuer de produire tous ces reportages que je vous propose deux fois par semaine.

C'est la fin de la 14ème saison d'Aiguillages, on se retrouvera à la rentrée pour la 15ème, mais comme nous sommes le jour de la mise en ligne de ce reportage, le 14 juillet, et que ça n'arrive pas si souvent que ça que ce jour un peu particulier tombe un jeudi, et bien je vous propose de terminer cette vidéo par quelques images de circonstance. Elles ont été tournées le week-end dernier dans les jardins du château de Versailles, et ben oui, il fallait bien que je trouve un but à mon voyage en Ouigo Train Classique, et je n'ai pas été déçu. J'ai assisté le samedi soir au spectacle des grandes eaux nocturnes, et exceptionnellement ce soir là, nous avons eu droit à une démonstration de la patrouille de France, avant de faire une grande balade dans ce magnifique parc le temps d'en rejoindre l'esplanade pour le feu d'artifice final. Merci à vous d'être resté jusqu'à la fin de ce dernier reportage de la saison XIV, et puisque vous êtes encore là, je vous offre un petit privilège. Vous pouvez me dire en commentaires ce que vous aimeriez voir la saison prochaine dans Aiguillages, est-ce qu'on repart sur des vidéos pour explorer le patrimoine ferroviaire, découvrir d'autres matériels roulants que je ne vous ai pas encore présenté, aimeriez-vous me suivre dans des voyages en train en France ou à l'étranger ? Comme d'habitude je vous lirai avec beaucoup d'attention, et vos remarques et vos envies influeront forcément les tournages de cet été. J'espère que le votre sera agréable, et parsemé de pleins de balades en train. je vous donne rendez-vous la saison prochaine pour partager avec vous mes plus récentes découvertes ferroviaires.

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