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Le Coni'fer

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Le Coni'fer

Transcription :

C'est le train à vapeur le plus haut de France, il s'appelle le Coni’fer et circule dans le Doubs sur une partie de l'ancienne ligne reliant Pontarlier à Vallorbe en Suisse. Le premier tronçon de ce touristique a été inauguré il y a 25 ans et petit à petit, les membres de l'association se rapprochent de leur rêve le plus cher, celui de reconstituer entièrement la ligne. Je vous raconte cette aventure dans ce reportage. Bonjour et bienvenue dans Aiguillages !

La gare de départ du Coni'fer se trouve aux Hôpitaux-neufs, dans le Doubs, à quelques kilomètres à peine de la frontière Suisse.

C'est une aventure incroyable qui est vécue ici depuis 25 ans par une poignée de passionnés qui s'est donné comme objectif de reconstruire entièrement la ligne de chemin de fer qui reliait Pontarlier à Vallorbe. En 1993, alors qu'il ne restait plus rien de la ligne, et profitant du fait que Metabief, la station toute proche, organise les championnats du Monde de VTT, Louis Poix entouré de quelques passionnés de chemin de fer reposent 700 mètres de voies provisoires. Un provisoire qui finira par durer. Mieux même, chaque année quelques dizaines ou centaines de mètres supplémentaires sont posés et de nos jours, les voyageurs parcourent 8 des 12 kilomètres de voie reconstituées à la force des bras.

On a commencé par couper les arbres, on a dessouché, on a nettoyé la plateforme, on a mis du ballast et à cette époque-là, la SNCF donnait des voies à déposer, donc on est allé déposer des voies dans un rayon de 200 km pour avoir le rail, les traverses, les boulons, les tirefonds. Tout ça avec les bénévoles le samedi et le dimanche, et aujourd’hui on a 12 km de posés. Là on va allonger, ça va se faire dans les 3-4 ans qui viennent, on a des gros travaux surtout avec l’environnement, les règles ne sont plus les mêmes notamment pour le contournement du château de Joux.

Le Château de Joux, un site touristique remarquable au pied duquel les voyageurs à destination de Pontarlier pourront s'arrêter. Louis Poix et son équipe ont également repris des discussions avec la région, en vue de créer une antenne de la ligne qui desservirait la station de Métabief. Mais s'il s'agit là des deux priorités que se donne l'association, elle n'oublie pas pour autant un troisième objectif, qui serait de rejoindre Vallorbe et de reconstituer ainsi l'ensemble de la ligne.

Vallorbe n’est pas difficile, le seul point bloquant pour le moment, il faut la déviation des trains parce que les plans projettent de passer sous le viaduc et aujourd’hui le viaduc n’est pas fait donc on ne peut pas mettre un passage à niveau sur une route nationale.

Côté matériel roulant, la traction est assurée par différents locotracteurs l'hiver, et par une petite Tigerli l'été. Tigerli, qui veut dire en allemand petit tigre, c'est le surnom qui est donné à ces locomotives de type 030 ayant appartenu à la plus grande série de machines de manœuvres Suisses, en raison de leur forme et de leur couleur d'origine. Noire, avec un trait jaune.
Depuis peu, une nouvelle machine à vapeur, beaucoup plus imposante celle-ci, a rejoint le parc de matériel roulant de l'association.

Ces machines-là, les BR 52, plus connu sous 150 Y, fabriquées dans les années 1943, elles ont été produites principalement en Allemagne, il y en a quelques-unes qui ont été produites en Pologne, en France également. Cette machine-ci, la 52 8163-9 avait été fabriquée à Berlin en 1943 dans les usines Schwarzkopf, cette machine était exploitée pour les trains de marchandises, pour emmener les trains militaires au front.

Des machines comme celles-ci, près de 7000 furent construites. Elles présentaient l'avantage d'être très simplifiées et donc rapides à monter et faciles à entretenir. La 52 8163-9 a ainsi changé trois fois de chaudière. Elle a circulé jusqu'en 1993 et été radiée l'année suivante. Le Coni'fer l'a rachetée, et est allé la chercher à Berlin. Elle a ensuite été garée de nombreuses années à Vallorbe où elle est entrée dans une très longue phase de révision.

On a refait tout ce qui est embiellage, toutes les vannes, tout l’entretien général de la machine, timonerie de freins, peinture, et on est soumis à un contrôle obligatoire de l’APAVE on l’appelle, nous, le retimbrage, ce qui consiste à mettre la chaudière à nue, il n’y avait plus de tôle, plus de vannes, plus rien, on a dû mettre toutes les plaques bouche-trou à toutes les entrées et sorties de vapeur en laissant 3 vannes : une vanne pour remplir en eau, une vanne pour évacuer l’air et une vanne pour mettre le manomètre de pression du contrôleur, APAVE. Du coup, nous avons effectué ce contrôle en 2016 et une fois le contrôle validé par l’APAVE, nous avons pu rattaquer le plus gros vraiment du travail, tout ce qui était remontage des tôles, des vannes, la tuyauterie, tout le système de freinage, et ça a été un très gros boulot.

En octobre 2017, après qu'un nouvel abri a été construit, cette très grosse machine a été rapatriée aux Hôpitaux-neufs, et à l'occasion du week-end d'anniversaire de l'association prévu les 21 et 22 juillet 2018, elle sera inaugurée.

Le profil de la ligne ne devrait pas faire peur à ses 1600 chevaux, là où la Tigerli s'en sort avec seulement 300. Il y a tout de même quelques rampes à franchir sur le parcours, la plus forte est heureusement relativement courte, mais atteint les 28 pour mille, mais sur 4 km de ligne les rampes se situent dans une moyenne à 24/25 pour mille, ce qui met le chauffeur à rude épreuve, qui doit faire du feu tout le long.

Au Coni fer, les locomotives à vapeur sont chauffées au bois. C'est meilleur que le charbon pour l'environnement, économiquement c'est aussi plus intéressant surtout que ce chemin de fer se situe en plein cœur d'une région productrice, en revanche, le pouvoir calorifique du bois est plus faible que celui du charbon, il faut par conséquent charger en permanence le foyer, pour maintenir un bon feu.

Le terminus du parcours se fait à Fontaine Ronde. Là, le ruisseau du même nom prend naissance dans une source intermittente à laquelle les passagers du train peuvent venir rendre visite le temps de la pose avant le retour aux Hôpitaux neufs. Avant de repartir, la locomotive à vapeur doit être remise en tête. Dans un premier temps, elle refoule sa rame en dehors de la gare, puis vient stationner sur une voie de service, où elle refera le plein d'eau, puis de bois. Pendant ce temps, et profitant de la pente, la rame se laisse doucement glisser de nouveau le long du quai.

Pour les passagers, ce sera l'heure du retour vers les Hôpitaux-neufs, et pour les équipes présentes à bord du train, celui des dernières manœuvres pour préparer le matériel en vue d'un prochain voyage.

Mais une deuxième journée de travail attend quelques-uns d'entre eux, car le jour du 25ème anniversaire et l'inauguration de la 150 Y approchant très vite, il reste de nombreux détails à régler pour s'assurer que tout soit prêt le jour J.

Le jour J, ce sera le week-end des 21 et 22 juillet. La locomotive sera inaugurée le samedi matin, des circulations seront assurées de 10 heures à 17h30 le samedi et le dimanche, mais vous trouverez également sur place des expositions de modélisme ferroviaire, de cartes postales, de photos et de peinture. Vous trouverez plus d'informations sur le site de l'association coni-fer.com

Le prochain numéro d'Aiguillages sera le dernier de la Xème saison, je vous emmènerai en Suisse, pour un voyage exceptionnel là où les trains côtoient les plus hauts sommets des Alpes helvétiques.

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